Algérie

La relance amorcée '



Les dirigeants de Tonic industrie s'attellent à faire un état des lieux détaillé du complexe qui sera présenté prochainement au ministre de l'Industrie.Après avoir concentré son attention sur le complexe sidérurgique d'El-Hadjar qui s'est soldé par la remise en service du haut-fourneau n°2 du complexe, le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, a effectué, cette semaine, une visite inopinée au site de Tonic Industrie pour s'enquérir de la situation de ce complexe industriel.
Selon les informations que détient Liberté, les dirigeants de Tonic industrie s'attellent, depuis cette visite, à faire un état des lieux détaillé du complexe qui sera présenté au ministre prochainement. Le rapport devrait servir de base de données aux fins d'assainir l'environnement dans lequel évolue l'entreprise et de déblayer, ainsi, le terrain pour les besoins d'une nouvelle stratégie.
Tonic Industrie, qui, depuis de très longues années, a vécu la pire des situations, semble, depuis le début de l'année 2020, remonter graduellement la pente. Le plan de redressement mis en place par l'équipe dirigeante installée il y a une année, commence à porter ses fruits.
Même si elle est encore insuffisante, l'activité a repris et progresse dans des proportions acceptables, éloignant ainsi l'entreprise du gouffre dans lequel elle s'était empêtrée. Pour rappel, le mise en faillite de groupe Tonic Emballage avait été confirmée par voie judiciaire en décembre 2009.
Tonic Emballage, PME familiale spécialisée dans le recyclage du papier, avait contracté, au début des années 2000, l'un des plus gros crédits de l'histoire de l'Algérie, soit plus de 80 milliards de dinars, dont 65 milliards engagés par la seule Badr Bank.
Un crédit qui avait donné suite à des poursuites judiciaires. À l'époque, l'option d'une reprise par les industriels algériens avait été avancée, se révélant ensuite irréaliste en raison du volume de la dette du groupe, et la nationalisation semblait, alors, la seule voie possible.
Mais elle avait mis du temps à se faire, puisqu'elle ne sera actée qu'en avril 2011. Il faut dire que Tonic Emballage, devenu Tonic Industrie, faisait face à des difficultés de relance depuis l'année 2008 sans qu'aucune solution soit trouvée. En 2017, l'entreprise en pleine crise financière reçoit un montant de plus de 1 milliard de dinars pour faire redémarrer le complexe.
La somme injectée n'a pas suffi à débloquer la situation et les problèmes persistaient. À l'été 2019, la situation de l'entreprise Tonic Industrie se dégrade davantage. Les salaires ne sont pas versés durant plusieurs mois. Ce qui avait poussé les travailleurs à déclencher un mouvement de grève illimitée.
Cap sur l'exportation
Faute d'approvisionnement en matières premières par manque de trésorerie, les unités de production étaient à l'arrêt. La tâche de la nouvelle équipe dirigeante, installée en septembre 2019, était ardue. En effet, l'équipe devait faire face à des problèmes tant sur le plan du management des ressources de la société que sur celui des difficultés inhérentes au front social.
L'équipe avait hérité d'une entreprise dont la masse salariale était de 14 milliards de centimes par mois, alors que le chiffre d'affaires réalisé était très en deçà des charges salariales. Par ailleurs, la plupart des unités de production étaient en très mauvaise posture financière. L'EPE avait enregistré des pertes financières considérables en 2018, s'élevant à 2 milliards de dinars.
Une année après l'installation de la nouvelle équipe dirigeante, le plan de relance mis en place semble commencer à mettre l'entreprise sur les rails de la relance. Au début de ce mois de septembre, le groupe Tonic Industrie a réalisé sa 9e opération d'exportation.
À cette occasion, le président-directeur général du groupe Algerian Chemical Specialities (ACS/SPA), Abdelghani Benbetka, avait indiqué que "le groupe Tonic a réalisé un chiffre d'affaires de 70 millions de dinars durant le mois d'août écoulé, avec l'objectif d'atteindre un chiffre d'affaires de 100 millions de dinars durant le mois en cours".
De quoi couvrir en toute aisance la masse salariale des travailleurs estimée à 90 millions de dinars/mois et dégager un surplus de trésorerie que l'entreprise pourrait injecter dans le règlement de ses créances, entre autres. Le même responsable avait ajouté que l'entreprise "a dépassé la phase de danger, grâce à la fédération des efforts de tous, ministère de tutelle, administration, travailleurs et partenaire social réunis".
Il convient de rappeler que les travaux de la Conférence nationale sur le plan de relance économique ont conclu à la nécessité de réindustrialiser le pays à travers la facilitation et la simplification de l'acte d'investir en s'attaquant aux boulets bureaucratiques et bancaires.
Pour sa part, le ministre de l'Industrie, lors d'un Conseil des ministres tenu le 19 avril dernier, a esquissé un projet de réforme des structures de gouvernance et de gestion directe de l'économie productive relevant de son secteur, bâti sur deux piliers essentiels, à savoir la révision du cadre législatif relatif à la promotion de l'investissement et la réorganisation du secteur économique public relevant du ministère de l'Industrie, en vue de sa relance.

Saïd SMATI


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