Préserver les populations vulnérables et soutenir les classes moyennes, tels sont les défis auxquels doit faire face le monde arabe dont les structures sociales sont en train d'être bouleversées par les conflits armés jetant des pans entiers de la société dans le dénuement. Pour endiguer ces conséquences, des ateliers de formation des formateurs à l'élaboration de cartes de pauvreté dans les pays arabes ont été ouverts, hier, à Alger par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem. Objectifs : la formation d'experts dans le domaine de préparation des cartes de pauvreté, l'amélioration des méthodes d'élaboration de ces cartes et l'échange d'expériences. Plus de 150 participants prennent part à ces travaux dont des représentants de la Ligue arabe, de l'Agence nationale de développement social et du représentant de la Banque mondiale en Algérie, les ambassadeurs arabes accrédités à Alger. Pour la ministre de la Solidarité nationale, ces ateliers sont d'une grande importance dans une période où le monde arabe connaît une instabilité. Il s'agit, selon elle, de trouver les mécanismes à même de lutter contre la pauvreté. « Les indices de pauvreté montrent le fossé entre les populations rurales et celles des villes ainsi que les défis qui attendent les pays arabes pour intégrer les couches marginalisées dans le développement durable », a-t-elle déclaré. Mais il n'y a pas que ce problème. Le chef du département du développement économique à la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie de l'Ouest (Cesao), Khaled Abou Ismaïl, a mis en évidence la désintégration des classes moyennes. Il a d'abord évoqué le rôle de cette frange dans le changement et le développement économique et social. « Toutes les expériences s'appuient sur cette classe », a-t-il rappelé. Jusqu'à 2010-2011, cette classe constituait la plus grande composante économique dans le monde arabe. Mais après le « printemps arabe », elle s'est rétrécie de 45 à 36%, notamment en Egypte, au Yémen et en Syrie. « En deux ans, nous avons perdu 20% de la classe moyenne », a-t-il souligné. Quant à la classe pauvre, elle constitue entre 10 et 12% de la population du monde arabe. Il existe, selon lui, un grand fossé entre la classe des riches et celle des pauvres. Pour préserver la classe moyenne, il faut, dit-il, un nouveau contrat social basé sur les aspects économiques. « La classe moyenne a plus besoin d'institutions puissantes pour investir et réaliser le développement durable, elle n'a pas besoin d'aides », a-t-il noté, ajoutant que « le problème dans le monde arabe, c'est le manque d'équité entre les différentes catégories sociales et l'absence de politiques cohérentes ». Nasreddine Hamouda, chercheur spécialisé en économie sociale et en développement humain au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), abonde dans le même sens en signalant que le plus grand défi réside dans « l'intérêt qu'il faut accorder aux classes moyennes pour qu'elles ne tombent pas dans la pauvreté ». Parce que, selon lui, l'assistanat ne fait pas sortir de la pauvreté, par contre, le travail et le rendement permettent une vie décente à l'individu. Selon ce chercheur, l'égalité des chances et les cartes de pauvreté permettent de connaître le niveau de vie dans les zones rurales et urbaines. La classe moyenne constitue l'écrasante majorité en Algérie mais la problématique est de savoir si est elle est en baisse ou en hausse, d'après lui.
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Posté Le : 26/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamila C
Source : www.horizons-dz.com