Algérie

La règle du chacun pour soi


Dans les deux décennies à venir, plus de quarante millions d'êtres humains seront rattrapés par la famine selon l'alerte donnée par l'Organisation des Nations Unies. Les malheurs et les drames se succédant à un rythme accéléré, il est malheureusement tentant de penser que l'entité onusienne dévoile une prédiction quelque peu optimiste car la mise à genoux accentuée du monde ne présage aucune éclaircie pour les espèces terrestres. Le taraudage d'une telle mise en garde dans un monde où la complicité de la nature décidée à se fâcher avec les multiples dérèglements du comportement humain pour figer dorénavant des liens indéfectibles amène à accuser la fatalité. Sinon, faute de tenant plus matériel et de plus concret, on a recours à la religion. Elle offre son dos derrière lequel on s'abrite pour se consoler de la misère de soi quand elle est moindre de celle de l'autre. Il y a, il est vrai, une espèce de soulagement égoïste à constater que l'on est moins miséreux que les autres et dans toutes les sociétés on se résout toujours à se plier aux désagréments infligés par le temps.La population mondiale dépasse aujourd'hui les sept milliards d'âmes. Les besoins de l'homme aujourd'hui dépassent de loin ceux qui le contentaient hier. Les disponibilités nourricières d'antan de la terre en sont aujourd'hui à leur tarissement. Curieusement, le progrès technologique et l'attrait qu'il impose est aussi source de nouveaux besoins et d'inévitables étranglements. La solidarité humaine a ses limites car on voit bien partout que l'espèce humaine dans sa globalité est dans la gadoue plus encline à réclamer plus qu'elle ne produit. La misère affligeante qui pousse à tendre les paumes des mains ne peut être vaincue par la poésie humaniste car les hommes tentent de plus en plus de s'adapter à la règle du chacun pour soi. L'ère du surplus s'est bien éteinte.
Les canons et leur poudre ont, durant des siècles, causé des dégâts incommensurables et il n'est pas dit qu'une accalmie surviendra demain.
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