Photo : Riad
Par Amirouche Yazid
Entamés hier à Alger, les travaux du colloque portant sur «la réforme et la jurisprudence chez les savants de l'Islam entre le passé et le présent», ont réuni une panoplie d'universitaires et de chercheurs. Organisée par le Haut conseil islamique, la rencontre, qui s'étale sur trois jours, a vu la participation de théologiens et de scientifiques venus de divers pays, du monde arabe, d'Afrique, d'Asie et d'Europe. Les communicants prévus dans le programme des organisateurs ont abordé la question de la pensée islamique en revisitant les travaux et les thèses de l'un des savants du monde musulman. Dans leur présentation de la problématique posée par le séminaire, les intervenants passent de façon systématique par le constat évoquant la dichotomie authenticité et modernité. C'est ce que dira l'Algérien, Mamoune
El Kacemi Hasni, en posant l'interrogation de savoir si la nation musulmane «serait prête pour un mouvement de renouveau qui tiendrait compte de l'héritage et de ce qu'imposent les évolutions enregistrées dans les temps modernes». Ahmed Allouani, Tunisien, penseur exerçant en Syrie, rappela que la majorité des penseurs musulmans ont construit leur pensée de manière individuelle sans que celle-ci soit exploitée. Il citera, entre autres, El Afghani, Ben Badis, El Kaouakibi. Raison pour lui de noter «l'absence d'une institution scientifique qui fructifiera l'idée de la renaissance». Saluant la tenue d'une telle rencontre en Algérie, Allouani soutient «la nécessité de revenir au legs de ces penseurs pour construire des bases de la renaissance». Mais loin de la tribune des interventions, le ton semble plus tranchant. C'est qu'on retrouve chez l'universitaire algérien, M. Ali Ziki, agrégé en philosophie pour qui la réforme passe par le diagnostic de la panne. «Le monde arabo-musulman est dans une situation de panne. Il ne produit plus des outils de pensée nécessaires pour renouveler son dynamisme historique. Le paradoxe est que des penseurs et des réformateurs ont toujours existé dans ce monde, mais sans que cela ne donne les fruits espérés.» M. Ziki pose la problématique en terme dialectique. La faille est-elle dans les penseurs et ce qu'ils proposent ou bien dans la réalité socio-historique que nous souhaitons réformer et redynamiser ' Ou bien les deux à la fois ' L'universitaire algérien fait le constat selon lequel, «nos débats sont toujours des réactions, pas des initiatives de construction». Dans son allocution d'ouverture, le président du HCI a déclaré que «le colloque vise à connaître la vision des orientalistes sur cette question et son impact sur la réalité du monde musulman».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Y
Source : www.latribune-online.com