La réforme maintenant

Dans le débat sur l'après-pétrole entamé dans les années 1970 et qui n'a pas connu de début de concrétisation sur le terrain, jusqu'au jour d'aujourd'hui, les Algériens ne savent plus s'ils doivent rire ou pleurer lorsque des ministres ou des responsables d'institution telle que la Banque d'Algérie avertissent sur la baisse des rentrées en hydrocarbures et la hausse inquiétante des importations sans que des mesures soient prises pour redresser la barre.Si la politique du tout-social de l'Etat a atteint ses limites, ce n'est pas seulement parce que les ressources ont diminué mais beaucoup plus parce que les gouvernements qui se sont succédé depuis 1962 n'ont pas pensé à créer une véritable économie. Le pétrole aurait pu être cet atout majeur à la construction d'un système financier et économique basé sur la compétitivité et le travail. Mais au lieu de cela, et par souci de populisme, l'Etat a mis en place un régime d'assistanat qui a cassé la valeur du travail, détruit l'école et pris au piège la société entière qui, de génération en génération, parle d'acquis au lieu de devoirs et de congé au lieu d'efforts.Alors, débattre aujourd'hui du soutien de l'Etat au prix de l'électricité n'est pas nouveau en soi. Il est clair qu'un jour, l'Etat va mettre un terme à cette subvention énorme. Mais dans le même temps, a-t-on préparé les Algériens à consentir ne serait-ce qu'un petit effort ' Pas du tout ! D'autant que la stratégie sociale est incohérente car l'aide ne va pas forcément aux plus démunis et les transferts sociaux ne sont pas ressentis dans le quotidien du citoyen.Est-ce trop tard ' Non ! Les experts affirment que si l'Etat entamait des réformes maintenant, l'Algérie pourrait s'en sortir dans 15 ans. Dans l'absolu, ce n'est pas sorcier. Mais dans les faits, la situation est tellement catastrophique que le simple fait de demander aux Algériens de se remettre au travail relèverait, dans l'état actuel des choses, de la provocation.NomAdresse email