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La réforme de la sécurité en Afrique en débat au Conseil de sécurité de l'ONU



La réforme de la sécurité en Afrique en débat au Conseil de sécurité de l'ONU
NEW YORK - Le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu, mercredi à New York, de la paix et la sécurité internationale et le rôle des programmes de réforme du secteur de la sécurité en Afrique.
A ce propos, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les Etats membres à renforcer les activités de réforme du secteur de la sécurité en Afrique, considérant ces programmes comme un instrument crucial de la prévention des conflits, de la consolidation et du maintien de la paix.
Soulignant le rôle prépondérant que joue l'Union africaine dans l'élaboration d'un cadre pour la réforme du secteur de la sécurité, il a rappelé qu'un secteur de la sécurité professionnel et bien géré était essentiel pour la consolidation de la paix, le développement économique et la stabilité régionale, ainsi que pour la prévention des conflits.
L'expérience a montré que la réforme du secteur de la sécurité est un instrument de prévention crucial, comme le Conseil de sécurité l'a déjà souligné , a déclaré Ban Ki-moon dans un discours lu par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.
Je suis persuadé qu'en nous inspirant des perspectives, des connaissances et de l'expertise uniques et diverses des Etats membres d'Afrique, nous pourrons construire de bonne pratiques et tirer les leçons de nos faiblesses afin d'améliorer la réforme du secteur de la sécurité en Afrique et dans le monde , a-t-il affirmé.
Pour le chef de l'ONU, le manque de contrôle et de bonne gouvernance dans le domaine de la sécurité constitue un obstacle à la réduction de la pauvreté, au développement durable et à la consolidation de la paix. "Les Nations unies cherchent à assister de manière croissante les pays touchés par les conflits afin de construire un secteur de la sécurité efficace, transparent et pas trop coûteux dans le cadre d'un Etat de droit , a-t-il fait valoir.
Parmi les nombreux pays bénéficiant d'un soutien de l'ONU pour la réforme de leur secteur de la sécurité, un certain nombre sont actuellement devenus eux-mêmes des fournisseurs d'assistance pour d'autres pays, selon lui en citant notamment l'Angola, l'Ethiopie, le Ghana, le Nigéria, l'Afrique du Sud et la Tanzanie.
Ces dernières années, la demande en matière de réforme du secteur de la sécurité a augmenté de manière exponentielle. La réforme du secteur de la sécurité fait maintenant partie du mandat de nombreuses nouvelles missions et opérations des Nations unies, dont plusieurs sont déployées en Afrique , a noté Ban Ki-moon.
Il a aussi souligné la nécessité d'agir au niveau régional pour mettre un terme aux menaces telles que celle de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) qui opère dans les zones frontalières de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Est.
De nombreux Etats membres, en Afrique et ailleurs, ont reconnu que la gouvernance au sein du secteur de la sécurité est un outil permettant de se relever d'un conflit, d'assurer le développement économique et la consolidation d'une paix durable pour la stabilité régionale et le maintien de la paix internationale , a-t-il poursuivi.
Intervenant lors des débats, le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Olugbenga Ashiru, a déclaré que si l'Afrique est, aujourd'hui, le continent où les réformes du secteur de la sécurité sont engagées, les voix des Etats africains pour déterminer les priorités dans ce domaine ne se font pas suffisamment entendre.
L'émergence rapide des Etats de l'Afrique comme acteurs des réformes du secteur de la sécurité démontre, a-t-il estimé, une reconnaissance croissante du fait que les Etats africains sont à la fois bénéficiaires et pourvoyeurs en ce domaine. Pour lui, la leçon à retenir de l'indivisibilité de la sécurité, c'est que les efforts déployés au niveau national peuvent échouer sans la prise en compte des menaces qui pèsent aux niveaux régional et international.
Il a également soutenu que le cadre en cours d'élaboration par l'Union africaine en matière de réforme du secteur de la sécurité complètera, à juste titre, la stratégie existante des Nations unies.
Pour sa part, la représentante permanente des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, a indiqué que le débat d'aujourd'hui aurait dû avoir lieu il y a bien longtemps, tant la réforme du secteur de la sécurité est essentielle pour que les pays, dans une situation post conflit, puissent protéger leur population et leur souveraineté.
Elle a ensuite déploré les moyens insuffisants mis à leur disposition, les lacunes étant comblées par le déploiement des soldats de la paix, estimant que le retrait des soldats de la paix était indissociable du renforcement du secteur de la sécurité nationale. Elle a également mentionné les nouveaux défis comme les actes de piraterie au large des côtes africaines, la réforme du secteur de la sécurité maritime devenant cruciale.


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