Algérie

La redoutable opacité du sachet noir



Que ce soit dans le bilan économique du président Bouteflika, globalement positif, ou dans le dernier rapport du CNES, toujours aussi pertinent, il y a un gros trou ou une absence flagrante, la problématique de la corruption. Pourtant, si chaque Algérien y est confronté, de la base au sommet tant ce fléau touche tous les niveaux, la corruption continue allègrement de bloquer le développement et de tuer des hommes, sans compter les pertes énormes qu?elle cause au Trésor. La corruption est passée du statut de mal incurable, sauf avec prise en charge à l?étranger, à celui de maladie nécessaire, c?est-à-dire un dommage collatéral ou un acné juvénile lié au progrès, ce qui explique que plus personne n?en parle, ou juste comme d?un défaut intégré en série à la voiture qui roule sur l?autoroute de la croissance. On ne sait pas ce qu?est devenu cet observatoire public de lutte contre la corruption, installé à grands frais et dont il semble qu?il s?est auto-dissous par ennui. Mais, signe que ce problème ne concerne pas les responsables algériens, c?est une organisation allemande, la fondation Friedrich Ebert, qui a organisé un séminaire sur ce thème à Alger, avec le soutien de la Commission européenne. Bien sûr, elle a été aidée par une organisation locale, l?Association algérienne de lutte contre la corruption. Mais comment un fléau aussi important peut-il être pris en charge par une simple association, aussi compétente soit-elle, comme s?il s?agissait de lutter contre la disparition des gazelles au sud d?Illizi ? La réponse est dans la question, la lutte contre la corruption n?intéresse personne. D?ailleurs, la journée de jeudi dernier correspondait à la Journée mondiale de l?ONU contre la corruption. Elle est bien sûr passée totalement inaperçue, comme une grosse villa construite par un vague agent de guichet des postes, sur un vague terrain vague.


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