Algérie

La reconstruction à l'arrêt



Bien qu'ayant bénéficié de promesses de prise en charge de l'Etat et surtout du président de la République, la reconstruction des 520 logements qui se sont effondrés n'a toujours pas été achevée. Ces familles ont opté pour la formule de la reconstruction de la cité avec l'aide de l'Etat d'un montant d'un million de dinars, ainsi que d'un prêt bonifié à 1% d'intérêt. L'OPGI a été désigné comme promoteur et Cosider comme maître d''uvre. Toutefois les v'ux pieux des responsables butent sur de nombreux écueils. Par exemple, certains sinistrés avaient opté pour une aide à la location, en attendant la réhabilitation de leur appartement. « Les virements se sont arrêtés au bout de 18 mois », affirment-ils. De même, contrairement à ce qui a été annoncé, les conditions d'octroi du prêt sont beaucoup plus restrictives. Ainsi sont interdits d'une quelconque aide les orphelins, les personnes âgées, les malades chroniques, les retraités ou tous ceux qui ne disposent pas de revenus conséquents. Et même ceux qui ouvraient droit à ce crédit, du moins au départ, s'en sont retrouvés exclus, le minimum salarial exigé ayant été revu à la hausse.« J'ai perdu ma fille et j'ai moi-même failli mourir sous les décombres de mon domicile. Mais parce que je suis diabétique, la CNEP me refuse mon prêt », de s'indigner une sexagénaire, qui poursuit : « Heureusement que mon fils, seul enfant qui me reste, travaille et gagne bien sa vie. Le prêt a été établi en son nom. Cependant, sept années après cette tragédie, malgré toutes les tracasseries et démarches que nous avons dû faire, nous n'avons rien vu venir. », dit-elle. « J'hésite entre ironie du sort et stupidité humaine », s'amuse une mère de famille. Et pour cause : les propriétaires se retrouvent dans l'obligation de s'endetter afin de racheter un bien qui leur appartenait. Après moult atermoiements et des études qui auront duré pas moins de deux ans, les travaux de terrassement débutent enfin. Ils seront interrompus plusieurs fois, pour reprendre quelques semaines plus tard. Les habitants ont vu leurs espoirs renaître lorsque des carcasses sont enfin sorties de terre. Joie qui ne sera que de courte durée. Le chantier est en effet à l'arrêt depuis près de deux ans pour plusieurs raisons.


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