Algérie

« La reconnaissance de soi passe par celle de l'autre »Idir au forum de Liberté



« La reconnaissance de soi passe par celle de l'autre »Idir au forum de Liberté
Il a affirmé, de prime abord, sa fierté d'appartenir à une région qui s'est sacrifiée pour l'indépendance du pays. « J'ai chanté pour comprendre et faire part aux autres du malaise que j'avais, parce qu'on m'a dénié le droit d'être. On me refuse dans mon algérianité de jouir de ma langue ». Idir a souligné que l'officialisation de la langue tamazight ne suffit pas si on ne met pas à sa disposition les moyens de sa promotion et de son enseignement. Il a précisé, à propos de sa longue absence de la scène artistique algérienne, qu'il n'y a jamais eu de rupture, mais que cela est dû à des contraintes d'ordre technique : « J'ai maintes fois tenté, pendant la décennie quatre-vingt, d'organiser des tournées artistiques à travers les grandes villes du pays, mais mes tentatives n'ont pas abouti à cause des réticences. Ce n'était pas un refus, mais plutôt une fin de non-recevoir tacite. Au moment du terrorisme, je n'avais pas le c?ur à chanter, pour la simple raison que mon pays était à feu et à sang ». Et de rassurer ses nombreux admirateurs qu'il viendra chanter,. « Je chanterai en Algérie, laissez-moi juste le temps de me soigner. Je voudrais entamer mon retour sur la scène artistique nationale par un concert abouti », a-t-il expliqué. Par ailleurs, le célèbre interprète de la musique kabyle a soutenu qu'il chante seulement ce qui fait partie de son parcours et qu'il « se tait » quand il n'a rien à dire. En ce qui concerne la jeune génération d'artistes, il dira n'avoir pas vu, ces dernières années, de la créativité : « Je constate un certain mimétisme et cela me chagrine ». Idir a plaidé pour une reconnaissance mutuelle, parce que la reconnaissance de soi passe par celle de l'autre. Une façon de dire que pour qu'il pousse dru, un arbre a besoin de plusieurs racines. La culture ne s'achète pas, parce que c'est un héritage. « Si on ne prend pas en charge sa culture, si on ne remonte pas ce cordon ombilical pour savoir d'où on vient, on ne saura jamais où aller ». Au sujet de l'absence de chanteurs engagés sur la scène artistique kabyle, il a estimé que chaque période enfante son lot d'artistes. « J'ai connu la peur pendant la révolution algérienne, la liesse et la joie de l'indépendance et la déception de n'avoir pas été accepté et reconnu ». Idir a, sur un autre plan, affirmé qu'il fait confiance à la culture parce que nous sommes un pays à forte tradition orale. Il a enfin rappelé les circonstances qui l'ont amené à chanter, alors qu'il était encore lycéen.Djamel O.Le prochain album contiendra des chansons de différents parlers berbères d'Afrique du NordLes titres du prochain album d'Idir seront dans « différents parlers berbères d'Afrique du Nord », a annoncé l'artiste, hier, au forum de Liberté. Né d'une collaboration avec des artistes maghrébins présents au festival international des musiques berbères (France, septembre 2013), l'album devrait être enregistré « en Algérie et dans d'autres pays voisins », a précisé le directeur de la chaîne de télévision organisatrice de ce festival, Berbère TV, Mohamed Saâdi. Un duo avec le chanteur français Francis Cabrel est également prévu pour ce onzième opus, a ajouté le chantre de la chanson kabyle sans donner de précisions sur la date de sortie de l'album.




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