Les joueurs de l'équipe nationale de Palestine entourant le président Mahmoud Abbas après leur qualification à la CAN asiatiqueDe Cisjordanie à Ghaza, les Palestiniens se masseront devant leurs téléviseurs lundi pour le tout premier match de l'équipe nationale en coupe d'Asie, une victoire sur l'adversité.Cette qualification de la Palestine à la coupe d'Asie des nations est un motif d'espoir pour un peuple qui attend son Etat depuis des décennies. Beaucoup de Palestiniens comptent au moins autant sur les prouesses de l'équipe nationale sur les pelouses d'Australie que sur les initiatives de leurs diplomates dans les enceintes internationales pour promouvoir la cause d'un Etat indépendant. La sélection n'est-elle pas surnommée le «Fidaï», du nom donné aux premiers combattants palestiniens' «Le sport est désormais une arme majeure en politique», a affirmé le président Mahmoud Abbas qui a reçu les 23 joueurs au maillot rouge avant leur départ pour l'Australie. Tandis que la Palestine attend toujours de devenir Etat membre à part entière de l'assemblée générale des Nations unies, la Fédération internationale de football (FIFA) a reconnu l'équipe nationale en 1998. Et c'est au moment où la direction palestinienne vient d'échouer à l'ONU dans son entreprise pour forcer la fin de l'occupation israélienne que le «Fidaï», 115è au classement des nations de la FIFA, disputera pour la première fois de son histoire la Coupe d'Asie. «C'est un moment historique pour nous», proclame Ashraf Al-Fawaghra, l'undes deux meilleurs buteurs de l'équipe (14 réalisations) et l'auteur du but de la qualification, sur le site de la FIFA. «Notre objectif, c'est d'adresser au monde le message que les joueurs palestiniens ont le droit de jouer et de se développer. Nous voulons aussi faire revenir le sourire sur le visage de notre peuple et faire plaisir à nos supporters», dit l'attaquant de 28 ans, qui joue en Arabie saoudite. La présence en Australie - l'un des deux pays avec les Etats-Unis à avoir voté récemment contre le projet palestinien à l'ONU - est en soi une victoire sur les évènements contraires. La Palestine va jouer «contre les plus grands d'Asie, malgré l'occupation, le blocus, les pressions et la répression des Israéliens», résume Jibril Rajoub, à la fois chef de la Fédération palestinienne et un dirigeant du parti Fatah. Dans les Territoires, où la passion pour ce sport est immense, le football n'échappe pas au conflit israélo-palestinien. Ahed Zaqqout, 49 ans, une légende du football palestinien, a été tué le 30 juillet 2014 sous les bombes lors de l'agression contre Ghaza. Pour jouer, l'équipe nationale doit slalomer entre les check-points de l'occupation, les interdictions de circuler, quand certains de ses joueurs ne sont pas emprisonnés. La Fédération palestinienne a dénoncé en novembre une descente de l'armée israélienne dans ses locaux. La Palestine n'en a pas moins été désignée équipe de l'année par la Confédération asiatique (AFC). La liste des 23 joueurs retenus pour la Coupe d'Asie - dont six évoluent chez les professionnels à l'étranger - rappelle au monde la diversité des situations. Ils viennent de Cisjordanie, de la bande de Ghaza pour six d'entre eux tandis que trois sont issus de la diaspora et que trois autres sont des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d'Israël. La Palestine rencontrera le Japon, la Jordanie et l'Irak. Les supporters sont conscients qu'avec le Japon par exemple, 54è au classement de la FIFA et l'une des meilleurs formations asiatiques, la marche est haute. Mais ce qui compte surtout, c'est de brandir haut le drapeau de la Palestine, assurent-ils. «Pour le reste du monde, le sport, ce sont des coupes et des médailles. Mais en Palestine, c'est une part du projet de libération», affirme le président de la fédération. La possibilité d'un choc contre les joueurs israéliens au détour d'une compétition est exclue, Israël jouant en zone Europe.
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Posté Le : 10/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com