Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme, Me Farouk Ksentini, a affirmé, hier, que la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale « a atteint ses objectifs, même si elle a besoin de quelques mesures complémentaires afin de parachever définitivement ce processus initié par la plus haute autorité du pays ». La paix civile est revenue et la vie a retrouvé son cours normal. Ce qui confirme que cette charte a eu des résultats extrêmement positifs, poursuit Me Ksentini, qui tient à préciser que le chef de l'Etat a « réussi son ?uvre ». Invité à se prononcer à l'occasion du neuvième anniversaire de la promulgation de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la CNCPPDH a estimé qu'il faut prendre en charge le dossier des détenus des camps du Sud et les indemniser correctement, et ce, en application du principe initial de la charte qui est « de ne laisser personne sur le bord de la route et de réhabiliter le maximum de cas possibles ». Que pense Me Ksentini des voix qui souhaitent donner à la réconciliation nationale le statut de constante nationale dans la prochaine Constitution ' Notre interlocuteur a tenu à préciser que cette question a suscité différents avis devant faire l'objet d'un débat. « Je suis favorable à ce principe en tant qu'homme de dialogue. Même si elle ne fera pas l'objet d'un article précis dans la Constitution à venir, on peut faire état de la réconciliation nationale dans le préambule de la Constitution. Ce qui lui donnera une place considérable. Dans les constitutions, souvent le préambule est aussi important que les articles », dit-il, en expliquant que ceux qui sont contre ce principe ont « peur que la réconciliation nationale soit exploitée politiquement ». Par ailleurs, Me Ksentini a précisé que les détenus politiques font partie de ceux qui ne devaient pas bénéficier des mesures de la charte, tels que les personnes responsables d'attentats dans les lieux publics, de viols et d'assassinats. A part cette catégorie bien ciblée, tout le monde a bénéficié de remise de peine et d'élargissement. A titre illustratif, il a fait savoir que plus de 2.200 personnes ont été élargies à l'occasion de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. « La charte constitue une réussite dont il faut se féliciter, puisque il n'est pas facile d'instaurer la réconciliation nationale. D'autres pays ont mis beaucoup plus de temps et n'ont pas connu la même réussite que l'Algérie », soulign-t-il, en signalant que les résidus du terrorisme seront anéantis tôt ou tard, mais, une chose est sûre, « ils n'ont pas mis en échec la charte pour la paix et la réconciliation nationale ». Invité à réagir au rassemblement organisé lundi dernier par des familles de disparus, Me Ksentini a indiqué qu'elles doivent se mettre à l'évidence que le dossier est « clos », étant donné que le projet de la charte a fait l'objet d'un référendum national. Pourquoi ne pas procéder à des examens ADN ' L'avocat a affirmé, à ce titre, que cette mesure purement technique est facile à mettre sur pied, mais ces familles ont d'autres revendications. « Faire des examens ADN pour identifier les personnes enterrées sous x est tout à fait légitime. Je n'y vois aucun inconvénient, surtout que, maintenant, le coût de ces examens a considérablement baissé. Cela s'est fait en Bosnie et des résultats ont été obtenus », dira-t-il, en plaidant pour un dialogue constructif en vue d'éviter ces regroupements répétitifs.
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Posté Le : 30/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karima Alloun Kordjani
Source : www.horizons-dz.com