Algérie

La récolte sera faible cette année



La récolte sera faible cette année
«Je pense que le rendement se situera entre 17 et 22 litres par quintal», affirme ce propriétaire d'une huilerie à Takerietz.Rendement des oliviers conséquent par-ci et faible par là. C'est le premier constat fait en ce début de saison de la récolte des olives dans la région de Basse Kabylie. Il est encore trop tôt pour situer en moyenne le rendement en litres de l'huile par quintal et par région.Les huileries n'ont pas encore atteint leur vitesse de croisière à Béjaïa. Depuis hier, le temps s'est un peu gâté. La pluie s'est invitée pour ralentir le rythme de la collecte qui allait crescendo.Les propriétaires des oliveraies ont profité de la semaine des vacances de novembre pour préparer le terrain de la collecte. «Nous avons surtout débroussaillé les alentours des oliviers pour faciliter le ramassage», indiquait hier, un paysan des hauteurs de la vallée de la Soummam où le coup de starter de la collecte n'a pas encore été donné.Les habitants de la Basse Kabylie n'ont pas encore renoué totalement avec l'ambiance de la collecte qui singularise la région depuis la nuit des temps. Mais déjà un premier constat. Si l'olivier s'est fait assez avare cette année, notamment sur les hauteurs de la vallée de la Soummam, les premières opérations de pressurage se sont avérées fructueuses. Pour cette année, l'inverse est, d'ores et déjà, relevé dans plusieurs régions. L'olivier est assez fertile, il reste à espérer que le rendement en huile soit aussi conséquent.De Amizour à Tifra, en passant par Sidi Aïch, Tazmalt, l'heure est à l'olivaison. Si dans ces régions de la vallée de la Soummam, les champs replongent dans une ambiance de ramassage, ce n'est pas encore le cas sur les hauteurs où généralement l'olive tarde à noircir en raison de la fraîcheur du climat. Depuis toujours, la collecte accuse beaucoup de retard par rapport à celle de la vallée. Environ 15 à 20 jours séparent les deux coups d'envoi.Hier, les huileries de la vallée étaient opérationnelles. Leurs aires de stockage se remplissent au fil des jours.Les premières collectes triturées laissent présager un rendement plus faible que celui de l'an dernier, situé entre 25 et 30 litres au quintal. «Je pense que le rendement se situera entre 17 et 22 litres par quintal», affirme ce propriétaire d'une huilerie à Takerietz. Ce premier commentaire lui est inspiré par les expériences précédentes. «A chaque fois que l'olive est abondante, son rendement s'affaiblit» précise-t-il ajoutant que «l'inverse est valable», citant pour exemple le cas de l'année écoulée. Depuis la mi-octobre, la cueillette des olives constitue l'événement en Basse Kabylie. Elle le restera jusqu'à fin mars. Dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa, de nombreuses familles se sont précipitées vers leurs oliveraies, d'abord pour débroussailler le terrain aux abords des oliviers puis entamer la collecte. Sur la route des montagnes, sur les hauteurs de la vallée de la Soummam, les villageois semblent avoir préservé leurs traditions ancestrales.Le début de la récolte est respecté comme chaque année. Une tradition qui marque toute la solidarité qui singularise ces régions. Des oliviers, des figuiers et des figues de Barbarie font partie du décor des villages, un héritage ancestral qui est malheureusement souvent en proie aux incendies dévastateurs. Des pertes énormes ont été enregistrées l'été dernier. Qu'à cela ne tienne! Les champs prennent les couleurs de la saison. De loin, la collecte est visible à travers les champs.Les familles ont entrepris la collecte après que le coup d'envoi, que certains respectent encore de nos jours, ait été donné. «Mais pas tout le monde», regrette, un villageois de Tifra, dont l'olivier est situé près du chemin de wilaya. Il fait partie des vieux paysans irrités par cette précipitation. D'année en année, le rendement s'affaiblit tout comme les oliviers mal entretenus.«Un découlement logique», estime ce paysan dont la production familiale ne cesse de s'effondrer au fil du temps. Il le reconnaît lui-même. Depuis qu'il a perdu la force de travailler ses terres et que ses enfants sont pris par d'autres activités, il assiste impuissant à la déperdition de ses oliviers qui périssent et lorsque les incendies et les broussailles s'ajoutent, le mal s'aggrave, rendant l'olive rare et par voie de conséquence, l'huile aussi. On comprend le prix pratiqué.Le litre d'huile d'olive non frelatée se négocie entre 700 et 800 dinars. Bien qu'elle ait réussi à conserver sa place de leader en ce qui concerne la production d'huile d'olive (60% de la production nationale), la région de Béjaïa n'en accuse pas moins un net recul par rapport aux années fastes.Les paysans se veulent rassurants et mettent en exergue la règle de l'alternance qui veut qu'à un cycle exceptionnel, succède une période de vachesmaigres. De leur côté, les pouvoirs publics ont entrepris d'investir dans ce secteur. L'année dernière, plus de 80 hectares ont été plantés en collaboration avec les paysans.Une politique appelée à être renouvelée cette année, puisque, selon un responsable de la DSA, une demande a été faite dans ce sens dans le cadre du programme d'investissement d'aide aux paysans.




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