Algérie

La recherche et le développement, un atout majeur pour améliorer les rendements céréaliers Pour atténuer les impacts des variations du marché mondial des céréales



L'importance des flux de nos importations de céréales enregistrées notamment ces trois dernières années et leur poids financier devenu de plus en plus écrasant sur le budget national peut engager le pays dans une voie des plus incertaine si cette tendance venait à s'installer dans la durée. Certes le rendement moyen national c'est élevé de 14 à 22 quintaux à l'hectare depuis quelques année mais il n'en demeure pas moins que cela reste très insuffisant par rapport aux besoins de consommation nationale et par voie de conséquence l'écart entre production et besoin de consommation c'est toujours vu comblé en faisant appel aux importations. Des volumes d'achats qui ont propulsé le pays au rang de 3e grand importateur mondial de céréale toute variété confondue avec tout ce que cela engendre comme facture financière à honorer aux organismes exportateurs. Faut-il remarquer au passage et quand bien les volumes des importations ont connu de petites baisses cela n'a eu aucun impact sur la facture car les courts mondiaux sont restés proches du niveau atteint lors de la crise de 2008 . Année de tous les dangers où le manque de disponibilité avait suscité une envolée des cours et provoqué de graves pénuries et des émeutes, par contrecoup, dans de nombreux pays. Aujourd'hui et comme le prévoit le Conseil international des céréales (CIC/ voire papier ci contre) il est fort possible que les cours vont connaître des baisses sensibles cette année pour cause d'une bonne récolte mondiale. «Mais cela ne veut pas dire pour autant que l'embellie va perdurer», estime des observateurs. C'est pourquoi cette relative baisse des prix et une occasion pour le pays , à travers son opérateur institutionnel qu'est l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), de multiplier ses commandes au plus vite d'autant plus que les pouvoirs publics dispose de réserves financières conséquentes pour qu'ils puissent multiplier et finaliser des contrats afin de se mettre à l'abri des probables revue à la hausse des cours mondiaux. Une anticipation très souhaitée à partir du moment où le pays n'est pas à la veille de réduire ses volumes d'importations de céréales, notamment dans le blé tendre, et cela pour deux raisons très évidentes.La première réside dans le fait que notre mode de consommation au quotidien repose essentiellement sur les dérivés des céréales. Une consommation qui d'ailleurs ne cesse d'augmenter en volume par l'effet de la démographie galopante. Et a doublé ces dernières années par le soutien systématique des prix des produits céréaliers et, partant, de la demande sur ces produits. La deuxième raison, et la plus évidente, est que malgré les efforts déployés en matière de développement de la céréaliculture, entre autres l'introduction de nouveaux facteurs de production et la tentative de mise en place d'une agriculture technique (intensification), la céréaliculture reste caractérisée par des variations notables liées au paramètre climatique qui est difficile à maîtriser.
En clair: la production céréalière en Algérie est fortement dépendante des conditions climatiques. Cela se traduit d'une année à l'autre par des variations importantes de la SAU, de la production et du rendement. Ainsi, le manque de précipitations, mais aussi la mauvaise répartition des pluies pendant l'année expliquent en grande partie la forte variation de la production céréalière. Devant ce constat les pouvoirs publics avaient décidé en 2008, de valoriser les prix à la production avec l'élévation des prix du blé dur à 4 500 DA/qt et le prix de blé tendre à 3 500 DA/qt. Une mesure visant mieux les agriculteurs à fournir davantage d'efforts en matière d'augmentation de la production locale et de contribuer à l'amélioration du taux d'autosuffisance pour ces produits stratégiques. Un dispositif qui depuis son entrée en vigueur a donné des résultats puisque le nombre des céréaliculteurs qui enregistrent des rendements égal ou supérieur à 50qtx /hectare n'a cessé de croître. Mais ce sont là que des niches de progression car sur l'ensemble du territoire des régions dites à vocation céréalière sont encore à la traîne sur le plan des rendements. C'est là une problématique qu'il faudrait vite résoudre tant les enjeux sont des plus pesant sur le besoin de fournir au minotier du blé pour produire au quotidien de la semoule et du pain. Un besoin inévitable qui annonce sous une forme concrète une profonde interrogation sur la capacité du pays à répondre aux besoins essentiels de consommation de la population, donc sur la chaîne qui va de la récolte de grain, ici ou ailleurs, à la nécessaire nourriture quotidienne des populations.
Selon les experts en matière de sécurité alimentaire et d'autres agronomes spécialistes en matière de production céréalière, il est présent d'accorder une attention particulière et une importance considérable en matière d'investissement, de vulgarisation, d'amélioration génétique et toutes autres actions susceptibles d'améliorer la productivité. «Une stratégie claire s'impose avec acuité en vue de relever ce défi», lance-t-on du côté de l'Institut national des grandes cultures (Inga). Sur quelle base doit reposer cette stratégie ' D'après un chercheur de l'Inga, «seule la R&D (recherche et développement) pourra réellement améliorer les rendements des champs de blé». «C'est la seule alternative pour accroître les rendements», affirmera-t-il. Pendant longtemps «la R&D dans l'agriculture a été sous-estimé pour ne pas dire laissée à l'abandon», déplorera le chercheur. Il faut que cela change et c'est devenu impératif. L'épisode des crises alimentaires de 2007 et de 2008 est venu nous le prouver. C'est pourquoi il est attendu que dans la filière algérienne des céréales, le volet recherche devienne une priorité, si on veut, à court terme, sortir de cette grande dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux et où les prix sont appelés à augmenter du fait de la demande mondiale en céréale qui va s'accentuer d'année en année, au moment où la production mondiale a commencé à montré ses limites.
Z. A.


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