Algérie

La recherche en Algérie souffre de fragmentation et de contraintes 2e Forum international de biopharmacie et de biotechnologie



La recherche en Algérie souffre de fragmentation et de contraintes                                2e Forum international de biopharmacie et de biotechnologie
Photo : Riad
Par Badiâa Amarni

Le développement de l'Algérie dans le domaine de la recherche, notamment médicale n'est pas pour demain, eu égard aux freins rencontrés par les nombreux chercheurs et praticiens algériens, dont beaucoup finissent par se décourager et renoncer à leurs travaux, parfois dépassés par le temps. Hier, lors du débat qui s'est déroulé à l'hôtel Sheraton Club des Pins, à l'occasion du 2e Forum international de biopharmacie et de recherche biomédicale, organisé par la Société algérienne de Pharmacie, en collaboration avec PharmalinkA, nombreux étaient les participants à faire part de leur frustration concernant les différents blocages rencontrés sur le terrain. Les difficultés d'approvisionnement en réactifs et en pièces de rechange pour les appareils, ne sont que quelques exemples avancés par eux pour situer la problématique de la recherche. Le professeur Zenati, chef de service du laboratoire central au CHU de Bab El Oued, expliquera que les procédures, notamment administratives, sont très lentes et retardent la recherche. «Toute volonté, aussi grande soit-elle, s'émousse avec ces problèmes. Les projets existent, la réflexion aussi, mais pour mettre tout ceci en pratique il faut les moyens adaptés.» Or, regrette-t-elle, «il m'est arrivé d'attendre des réactifs plus d'une année et personne n'a voulu me les livrer [']. Les gens sont frileux et brandissent souvent des textes règlementaires qui freinent les choses. Cette inertie est en plus inexpliquée pour nous». D'ailleurs, a-t-elle dit encore, il existe en Algérie des petits fabricants de consommables qui n'ont pas duré, vu les problèmes rencontrés. D'autres experts ont déploré que l'Algérie ait construit des universités, mais sans universitaires. L'importance doit être donnée, selon eux, à la recherche et à la ressource humaine, plus qu'au bâti. Les participants ont mis l'accent sur la nécessité de mettre tout en 'uvre pour trouver des solutions à cette situation, d'autant que l'Algérie s'apprête à mettre en place un grand pôle de biotechnologie d'ici à l'horizon 2020. Certes, des ponts sont en train d'être créés entre les nationaux et les Algériens résidents à l'étranger évoluant dans de grands laboratoires de recherche, mais les contraintes demeurent. Le professeur Yahia Chebloune, directeur de recherche au Cnrs (Centre national de recherche scientifique), en France travaille depuis trois ans en étroite collaboration avec l'Institut Pasteur d'Algérie pour lui apporter des technologies nouvelles pour la production de vaccins et améliorer les conditions de leur production. «Nous essayons de développer un peu plus la recherche et le développement des procédés de production, et aussi sur la sécurité des produits», nous a-t-il confié. «Les choses avancent, mais certaines instabilités créent des retards dans le travail», a-t-il indiqué. «La recherche en Algérie souffre de fragmentation», ajoutera le chercheur qui recommande à ses confrères de s'unir et de monter des projets ensembles. «C'est cette base qui est nécessaire pour donner un souffle à la recherche en Algérie».
Interrogé sur l'idée de mettre en place un cluster pour la recherche en biotechnologie en Algérie, qui a germé lors de la précédente édition du Forum, le docteur Nagy Hadjadj, directeur de la revue médicale PharmalinkA, a parlé d'un pôle de compétitivité qui permettra de concentrer les moyens sur un réseau d'entreprises, de laboratoires, de facultés, et de chercheurs, avec un système d'information performant et des moyens financiers, en les orientant vers des axes de recherche. Cela fait partie des solutions à préconiser, dira-t-il, en ajoutant qu'il faut aussi préparer pour cela le terrain au plan administratif et règlementaire.


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