Atlantic, une étude relative à l'infarctus du myocarde a étésommairement rendue publique, fin décembre dernier, au cours d'uneconférence-débat animée à Alger par Pr Mohamed Tahar Bouafia, président de la société algérienne de cardiologie, chef de service cardiologie (CHU de Blida),Pr Rachid Bougherbal, chef de service cardiologie (Cnms Alger), Pr Djamel Eddine Nibouche, chef de servicecardiologie (CHU Parnet), Dr Mohamed Chetibi, du service cardiologie (CHU de Blida), Dr Habib Bennaceur, directeur général d'AstraZeneca Algérie, Dr Salah Eddine Sahraoui, directeur général de Clinica Group. L'étude est de portée internationale. Douze pays occidentaux et un seul pays (l'Algérie), représentant la région Afrique et Moyen-Orient, ontparticipé à son élaboration. Elle a permis de mobiliser, dans le monde 173 centres recruteurs et 103 centres d'angioplastie, dont les services de cardiologie duCHU de Blida, du Cnms et duCHU Parnet. Grâce à sa contribution dans Atalantic, l'Algérie a reçu le «Scientific Leadership Award» décerné par la région Afrique-Moyen-Orient, une récompense qui va mettre en avant la performance et le haut niveau scientifique des équipes algériennes. C'est lors d'une cérémonie, organisée à Istanbul, en Turquie, en novembre dernier, que l'Algérie a reçu cet Award, distinction appuyée par les résultats probants des différents audits qualité menés par une société française indépendante, hissant notre pays au niveau des standards internationaux dans le domaine de la recherche clinique. Ce succès a été obtenu grâce à «l'implication constante de notre pays dans tous lesprojets de recherche clinique d'envergure, ainsi qu'au dévouement de nosspécialistes, et de l'équipe AstraZeneca Algérie et son partenaire de recherche Clinica Group, mobilisés autour de ce sujet», affirme Dr Habib Bennaceur, directeur général d'AstraZeneca Algérie. De son côte, Dr Salah Eddine Sahraoui (directeur général de la société Clinica Group) dira : «Cette distinction témoigne de l'excellence dans l'élite scientifique algérienne. A l'échelle du pays, c'est un signe de reconnaissance pour l'Algérie. De tels succès n'auraient pu avoir lieu sans l'encouragement et l'appui despouvoirs publics auxquels nous adressons nos plus vifs remerciements.» Et, d'ajouter : «Cet Award vient enrichir le patrimoine de l'Algérie en matière dedistinctions, le trophée a été remis à Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, le 23 décembre dernier, lors d'une cérémonie officielle au cours de laquelle le ministre nous a confirmés son soutien à la recherche clinique en Algérie, et son engagement pour la promotion de la recherche médicale, et ce, dans l'intérêt des patients algériens». Abdelmalek Boudiaf n'a pas manqué de réitérer ses remerciements aux chercheurs algériens, médecins spécialistes, et à tous les acteurs des structures publiques de santé ayant apporté leur pierre à l'édifice.Le président de la société algérienne de cardiologie, Pr Bouafia souligne lui : «Cette étude prouve, si besoin est, le niveau d'excellence atteint par lacardiologie algérienne. Elle montre, aussi, l'intérêt de développer les réseaux de prise en charge autour d'un centre de cardiologie interventionnelle et toute une panoplie de médecins allant del'urgentiste au cardiologue en passant par le réanimateur. C'est à ce prix, avec la lutte contre les facteurs de risque cardio-vasculaires, que l'on pourra espérer réduire la mortalité de ce fléau fréquent et grave.»L'efficacité et la tolérance d'une initiationpré-hospitalièreLa recherche, portant sur unéchantillon de mille huit cents patients dans le monde âgés de plus de dix-huit ans, présentant des symptômesd'infarctus du myocarde ; c'est une étude de trente jours, de phase IV, randomisée, en groupe parallèle, en double-aveugle, avec contrôle placebo, évaluantl'efficacité et la tolérance d'une initiation pré-hospitalière comparée à une initiation intra-hospitalière d'un traitement particagrelor chez des patients ayant un infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST et pour lesquels une angioplastie coronaire primaire est prévue. Atlantic a pour objectifd'évaluer l'efficacité et la toléranced'une initiation pré-hospitalière (dans l'ambulance/service d'urgence) versus intra-hospitalière (dans la salle de cathétérisme cardiaque) du ticagrelor pour des patients présentant un infarctus du myocarde, et qui sont candidats à une intervention coronarienne percutanée (angioplastie). L'étude déterminera si la mise sous ticagrelor dans l'urgence, ou juste avant l'intervention, conduit à une reperfusion rapide de l'artère responsable de l'infarctus, facilitant ainsil'intervention coronarienne percutanée (angioplastie), et voire optimiser le résultat escompté de cette thérapeutique. En Algérie, certains centres decardiologie ont été sélectionnés pour prendre en charge les malades dans les services d'urgence, et ont transféré ces malades dans les services dits deréférence pour qu'ils puissent bénéficier d'une intervention coronariennepercutanée (angioplastie). Les patients retenus pour cette étude sont, et d'abord, gérés par des urgentistes, avant d'être transférés dans la salle de cathétérisme pour une angioplastie primaire. Selon lesrecommandations internationales, les normes en matière de délai de prise en charge des patients sujets d'un infarctus du myocarde, étant situés entre trente minutes et six heures, les patients retenus pour cette étude ont pu être transférés, et dans des délais impartis, par desambulances médicalisées dans les centres référents. L'infarctus du myocarde (IDM) touche un homme sur cinq, entre 40 et 60 ans, mais peut également concerner les femmes et les jeunes. Dans le monde, 17,3 millions de décès par année, dont25 mille en Algérie, sont d'origine cardio-vasculaire et, dans la majorité des cas, il n'existe pas de facteur de risque connu au moment de l'infarctus(Etude Tahina). Les spécialistesdéfinissent l'infarctus du myocarde comme étant la mort d'une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque, à savoir le myocarde. Les cellules musculaires cardiaques de ce territoire ne parviennent plus à se contracter par manque d'apport en oxygène et meurent en quelques heures. La gravité de l'infarctus du myocarde tient surtout à son étendue. Plus l'artère obstruée irriguait une zone importante, plus l'infarctus est grave. L'infarctus du myocarde se manifeste le plus souvent la nuit ou au repos par une douleur d'apparition brutale. Cettedouleur, intense, angoissante et serrant la poitrine, est ressentie au niveau du sternum et du thorax. Et, élémentimportant : le facteur temps est critique dans la prise en charge de l'infarctus du myocarde. De ce fait, la prise en charge pré-hospitalière par les servicesd'urgences, mais aussi le transfert des patients par des moyens de transport médicalisés vers des centres spécialisés, sont des facteurs cruciaux quiinterviennent directement dans lepronostic vital du patient.A ce titre, les réseaux urgentistes et Samu ont toute leur importance dans la prise en charge de l'infarctus dumyocarde. Au niveau international, l'intérêt grandissant accordé à la recherche clinique est dicté par le degré de préoccupation des chercheurs et des pouvoirs publics autour de l'infarctus du myocarde. Le délai entre l'apparition de la douleur et la prise en charge médicale du malade conditionne la stratégiethérapeutique pour traiter ces patients.Y. S.
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Posté Le : 04/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef Salami
Source : www.latribune-online.com