Algérie

La recette statistique du bonheur



Elections passées et poussées par les forces de l'argent, on avait oublié qu'à un échelon plus haut, les députés élus ont voté pour toutes les augmentations qui vont toucher le citoyen, mais contre l'impôt sur la fortune, maigre taxe de 1% pour qui possède 50 millions de dinars. Argument, il ne fera que remplacer un impôt sur le patrimoine qui existe déjà depuis 24 ans, difficile à recouvrer, ne reposant que sur une simple déclaration de ses biens en Algérie et à l'étranger. Le problème est réglé, il est impossible d'identifier les riches, même si le nouveau directeur des impôts va envoyer, d'ici la fin de l'année, «des brigades spécialisées chez les citoyens qui présentent des signes extérieurs de richesse».L'Algérie a du mal à identifier ses riches, sauf qu'elle a aussi du mal à cerner les pauvres, le nouveau aussi ministre des Finances ayant annoncé, devant la même Assemblée qui a refusé d'imposer les riches, le lancement d'une «étude détaillée afin de définir les catégories sociales qui doivent bénéficier du plan de soutien du gouvernement». Si on ne sait pas qui est riche et on ne sait pas non plus qui est pauvre, qui est identifié alors ' Ce sont les salariés, qui payent leurs impôts à la source, ceux qui vont être touchés par les augmentations votées par les députés. C'est avec les impôts de cette classe que les services du fisc sont payés pour ne pas arriver à identifier les riches, l'IRG représentant 23% des contributions, alors que l'impôt sur le patrimoine ne représente que 0,043% des recouvrements. Pour bien vivre donc, il faut être un homme, 50,8% d'une population de 41,7 millions, être FLN, 6,47% de cette même population, selon le dernier scrutin APC/APW, ou RND, 5,03% du même ensemble, et riche pour ne payer que 0,043% des impôts du pays. Ce sont d'ailleurs le FLN et le RND, minoritaires mais majoritaires à l'Assemblée, qui ont refusé l'impôt sur la fortune. C'est cohérent et quelque part c'est rassurant, être rassuré étant un premier pas vers le bonheur.


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