Algérie

La récession pourrait s'accentuer



Le Crédit Agricole écrit dans sa note de conjoncture que la reprise de l'économie algérienne dépend de l'économie mondiale et du prix des hydrocarbures.Le coronavirus combiné à la chute des cours du brut ont mis à mal l'économie algérienne. Celle-ci est entrée en récession dès le premier trimestre de l'année avec, au compteur, une croissance négative de -3,9%, alors que la pandémie ne s'était installée dans le pays qu'à la fin mars.
La récession pourrait s'accentuer au second trimestre de l'année sous l'effet conjugué de la rechute des prix du pétrole ? le Brent reculant à 16 dollars le baril à la mi-avril ? et le ralentissement significatif de l'activité économique lors du confinement.
La grisaille qui pointait à l'horizon réduisant la visibilité sur l'année et à moyen terme a provoqué un recul de la consommation des ménages et favorisé la thésaurisation.
Le déclin de l'activité économique a eu pour conséquence une aggravation du coût social de la crise financière qui sévissait dans le pays depuis la mi-2014 avec, comme effets palpables, la hausse de la mortalité des entreprises, des dépôts de bilans, une érosion du pouvoir d'achat et une hausse du taux de chômage.
Dans sa dernière note de conjoncture, postée hier, Le Crédit Agricole anticipe une accentuation de la récession au second trimestre sous l'effet de l'effondrement du prix des hydrocarbures en avril et de l'arrêt des activités lors du confinement.
"Selon le consensus, les économistes qui suivent l'activité de l'Algérie ont progressivement réduit leurs prévisions de croissance et envisagent désormais une contraction du PIB de 7,5% en 2020", lit-on dans Perspectives, une analyse économique et sectorielle du groupe Crédit Agricole.
Si la banque française revoit encore à la baisse sa prévision d'activité en Algérie, c'est parce qu'il y a un ensemble de facteurs favorisant une récession qui serait plus prononcée au second trimestre 2020.
Les institutions de Bretton Woods avaient déjà tiré le signal d'alarme sur les perspectives de l'économie algérienne, prise en tenailles entre les effets du coronavirus sur la croissance, une crise financière endémique, née d'un retournement spectaculaire du marché pétrolier, et des maux chroniques qu'elle traînait comme un boulet depuis des décennies.
La Banque mondiale s'attendait à une contraction de 6% du PIB pour l'année 2020, alors que son institution jumelle, le Fonds monétaire international (FMI), anticipait, en avril, une chute de 5,2% du PIB.
Cependant, "un redressement devrait se matérialiser en 2021 compte tenu de l'efficacité de la lutte contre la pandémie en Algérie où le nombre de cas est en forte diminution", lit-on dans la note de conjoncture du Crédit Agricole, soulignant, dans la foulée, que "la vigueur de la reprise dépendra aussi fortement de l'économie mondiale et du prix des hydrocarbures".
Cet espoir de reprise reste ainsi soumis à de grandes incertitudes car très dépendant de l'évolution de l'épidémie au plan mondial et de la consommation de pétrole qui, elle, détermine, en partie, l'état de la courbe des cours.

Ali TITOUCHE


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