La réalité nue

Le président ukrainien dit recevoir bientôt entre 120 et 140 chars lourds de la part des Occidentaux. Il réclame aujourd'hui des avions de combat de dernières générations pour pouvoir, dit-il, mieux maîtriser les attaques russes venues du ciel. Ce qu'il présente chaque jour comme des prières paraît plutôt comme des exigences à l'adresse des pays qui le soutiennent sans semblant de retenue même si les annonces d'offres et le vocabulaire belliqueux sont teintés d'élans verbaux précautionneux.Libre à lui de se défendre et de protéger sa population avec les moyens dont il peut disposer. Il en a le droit et le devoir. Mais au fil des événements, ses mises en garde par médias bien articulés, ses suppliques véhémentes le laissent paraître et figurer en instrument au service d'intérêts qui le dépassent et il s'accroche avec barbe et treillis à un rôle qu'on lui a prêté. Le troubadour qu'il a été s'avère un porte-parole attitré non pas seulement de son armée et de son peuple, mais aussi d'une ribambelle d'Etats de l'Ouest.
Les lointains Japon et Australie et même Israël s'intègrent eux aussi au c?ur de ce conflit armé pour démontrer que l'incendie russo-ukrainien n'est pas fortuit et que sa dimension répond à bien plus qu'une chamaillerie guerrière entre deux Etats voisins. L'affirmation selon laquelle c'est le président Poutine qui est à l'origine de l'explosion de cette poudrière n'est a priori pas fausse. Les accusations d'être à l'origine du dérèglement de l'économie mondiale portées contre la Russie, à première vue, ne le sont pas non plus. Mais de nombreux considérants restent encore tus. L'Occident ne défend pas un peuple mais sa vision du monde.
Au rythme de l'escalade des événements, prétendre que la guerre actuelle n'est pas un conflit mondial est une fumisterie. Tous ses tenants confirment que la Russie est en guerre avec le monde occidental. Les dessous de ce bras fer sont connus et ne datent pas d'aujourd'hui et à mesure des jours qui passent, le différend entre Russes et Ukrainiens dévoile une réalité nue sur une guerre idéologique qui n'a jamais cessé et qui n'est plus froide.