Algérie

La rapine n'a pas de monnaie



Lu dans le Periscoop du Soir d'Algérie d'hier : « Mohamed Bedjaoui, l'ancien ministre des Affaires étrangères et ex-ambassadeur à Paris, vient de vendre l'ensemble de ses biens en France. Une opération due au fait qu'il avait continué, jusqu'à une date récente, de bénéficier du statut de diplomate algérien en France. Ce qui lui permettait de ne pas payer d'impôts sur ses biens dans ce pays. » On connaît la nature des casseroles que traîne M. Bedjaoui, l'ampleur des dégâts qu'elles ont causés à l'économie du pays et le niveau de responsabilité qu'elles ont impliqué à la tête de l'Etat algérien. Cet homme n'est donc pas le plus indiqué pour inspirer la question qui va suivre, puisque les affaires auxquelles il a été mêlé d'une façon directe ou indirecte sont de notoriété publique. Cela n'empêche pas de la poser, la question, même si elle paraît anachronique et suggère beaucoup de naïveté : y a-t-il finalement de hauts fonctionnaires de l'Etat, particulièrement ceux qui ont eu à représenter le pays à l'étranger à un niveau ou un autre, qui ne possèdent... pas de bien dans les pays où ils ont officié, à leur périphérie géographique ou encore plus loin dans des acquisitions « offshores » ' Poser la question, c'est déjà y répondre. Parce que si les niveaux d'accès à la rapine sont différents selon la posture de chacun sur l'échiquier, le reste est une évidence pour tout le monde. Il arrive qu'on puisse douter que tout le monde ait trempé le doigt dans le pot de miel, pris la ruche ou le rucher. Vous êtes rapidement édifiés en prenant connaissance d'un nouveau scandale, là où vous l'attendiez le moins. Et si vous finissez par vous y résigner, ne paniquez surtout pas, vous n'êtes jamais loin de la réalité. Là où vous ne l'attendiez pas et surtout dans des proportions que vous ne pouviez pas soupçonner. Parce que finalement, plus on se dit qu'on exagère peut-être, plus on se rend compte que la réalité est plus grave que nos... exagérations ! Vous vous dites que le salaire d'un ministre ou d'un ambassadeur, s'il permet de vivre plus que confortablement, ne suffit tout de même pas à faire fortune. Puis on sourit à l'idée de voir un responsable algérien se suffire de son salaire, avant d'écarquiller les yeux jusqu'à les sortir de leur globe en découvrant le volume des rallonges. Et enfin tomber en syncope face à la... vérité, plus douloureuse que toutes les spéculations ! Ceux qui, comme M. Bedjaoui, ont eu à exercer à l'étranger ne sont pas forcément plus « chanceux » que ceux d'ici. Dans la vie des mille et une nuits de nos dirigeants des dernières décennies, il suffit de... convertir, la rapine n'a pas de monnaie.S. L.


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