Algérie

La rançon de la négligence



La wilaya de M'sila a connu ces derniers jours un pic des contaminations qui suscite inquiétude et interrogations.En cette fin de semaine, beaucoup de citoyens étaient choqués d'apprendre que depuis le début de la pandémie, la wilaya de M'sila a enregistré 1423 cas et 29 décès, selon la commission nationale dirigée par Dr Djamel Fourar.
Mais pour les spécialistes, la situation était prévisible. "Comme il fallait s'y attendre, le relâchement dans l'application des mesures barrières et les consignes du ministère de la Santé, et avec le grand rush des festivités de mariage, des résultats d'examens de fin d'année, l'ouverture des restaurants et cafés, de la campagne référendaire, ne pouvait ne pas avoir de conséquences sur la situation épidémiologique due au coronavirus", a expliqué un médecin de la ville de M'sila, qui ajoute que le taux élevé des contaminations a été enregistré au chef-lieu de wilaya.
En effet, il suffit de sortir dans la rue pour constater l'absence totale de mesures de prévention et de masque sur le visage de milliers de personnes déambulant durant la journée et les soirées dans les rues de M'sila, Bou-Sâada, Sidi Aïssa, Aïn El-Melh, Magra..., sans se soucier des conséquences qui se paient maintenant sur place.
Il y a de plus en plus de gens dans la rue, dans les grands magasins pour faire du shopping et des gens organisent même des fêtes chez eux. Selon la cellule de crise, jointe par téléphone durant la journée du 29 octobre, la wilaya de M'sila compte actuellement 124 personnes qui suivent le protocole.
"Une cinquantaine à M'sila, 17 à Bou-Sâada, 34 à Magra, 16 à Sidi Aïssa, 4 à Aïn El-Melh et 3 à Ben S'rour suivent le protocole", détaille la même source, qui rappelle que malgré les multiples et quotidiennes campagnes de sensibilisation, la négligence et le laisser-aller prennent le dessus.
"Les fêtes et les rassemblements sont des foyers très importants dans la transmission du virus", ajoute-t-il.
"N'oublions pas le changement de climat qui ajoute son lot d'aggravation", précise-t-il. "Je pense que nous devons faire attention. Il est normal que les gens se lassent des mesures. Mais nous devons être conscients que le virus continue de circuler.
Si nous devenons laxistes maintenant, nous en verrons les effets dans deux semaines. Nous restons vigilants et nous sommes optimistes, car nous avons maintenant l'expérience dans la gestion de ce genre de crise", assure encore une source de la cellule de crise.
Selon les spécialistes de la santé, il faut un durcissement et l'application stricte de la loi pour endiguer la flambée de contamination par la Covid-19.
"Arrêtez de penser que les choses vont mieux. Je crains que ce qui se passe ce week-end, ou les autres journées, durant les fêtes et les rassemblements de la campagne référendaire, ne se traduise dans les chiffres la semaine prochaine", s'alarment un médecin.
"Nous comprenons le ras-le-bol face au confinement et aux restrictions, mais nous devons continuer à respecter les mesures. Si tout le monde ne le fait pas, la courbe s'élèvera à nouveau, comme nous le constatons maintenant", préviennent-ils. "Restez chez vous", "Respectez les consignes", tels sont les slogans de cette rentrée 2020-2021, mais qui ne sont pas nouveaux quoique toujours d'actualité, précise un médecin spécialiste en pneumologie.
"Ce qui m'inquiète aussi, c'est que nous ne pouvons pas intervenir pour tous les malades si la situation s'aggrave. Avec notre capacité, il est impossible d'être au bon endroit au bon moment", s'inquiète-t-il. "Mais nous restons vigilants et réagissons autant que possible. Heureusement, nous n'avons pas beaucoup de malades dans notre corps pour le moment", nuance encore le médecin.

Chabane BOUARISSA


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)