Algérie

La radio Soummam et l'APC de Béjaïa au centre d'un scandale Trafic d'influence et détournement de bien sociaux


La radio Soummam et l'APC de Béjaïa au centre d'un scandale Trafic d'influence et détournement de bien sociaux
De notre correspondant à Bejaïa
Kamel Amghar

La radio Soummam et l'APC de Béjaïa sont au centre d'une sordide histoire de trafic d'influence et de détournement de biens sociaux. L'affaire, qui a fait ce week-end le tour des rédactions locales, implique deux «rédacteurs vedettes» de la station radiophonique locale qui auraient usurpé leur fonction pour bénéficier récemment de trois séjours sur les lieux saints de l'Islam au frais de la commune. Un journaliste a effectué, lui-même, la Omra, alors que son collègue a offert les deux autres billets à ses parents. Ces pèlerinages, pris en charge sur le budget de fonctionnement de l'APC, sont officiellement destinés à récompenser les anciens travailleurs démunis de la régie municipale. L'information, qui nous a été confirmée par des élus, jette le doute sur l'attribution de quatre autres billets à des proches et sympathisants de l'exécutif communal. Interrogés, des fonctionnaires de la Radio locale n'ont pas tari de dénonciations à l'endroit de ces «supers reporters» incriminés. On a appris à l'occasion que les «intéressés» avaient récemment créé une association bidon qui aurait été subventionnée à hauteur de 100 millions de centimes par l'APC avant que la wilaya n'intervienne pour annuler «l'arnaque». Episode qui nous a été confirmé par la cellule de communication de la wilaya. Dans la même veine, on apprend que cette «bande d'escrocs» sévissant à la Radio avait aussi bénéficié d'un quota de locaux commerciaux au détriment des handicapés et des chômeurs de la municipalité auxquels ils sont en principe affectés. Fonds de commerces enregistrés sous des prête-noms qu'ils ont préalablement accablés par des actes notariés de reconnaissance de dette. Selon un confrère qui a également enquêté sur le sujet, l'un des animateurs de cette même radio, profitant d'une émission de solidarité et d'aide aux nécessiteux à la veille de l'Aïd El Adha, se serait même permis de revendre une douzaine de moutons constituant les dons de généreux auditeurs en empochant ensuite l'argent.
L'an dernier, le comité des fêtes de l'APC aurait aussi offert à un groupe de journalistes des téléphones portables de dernière génération pour s'approprier leurs faveurs. Scoop donné en son temps par un confrère de la presse écrite qui a été, lui aussi, «approché». A la lumière de toutes ces révélations honteuses, les services concernés doivent impérativement ouvrir une enquête pour mettre publiquement des noms sur tous ces méfaits qui nuisent, de surcroît, à des démunis et des désargentés. Les journalistes algériens, divisés et dispersés pour des futilités, doivent aussi prendre conscience de ce mal chronique qui ronge leur corporation et songer à agir en conséquence.
En plus de l'éventuelle sanction de la justice, des «salauds» de cette espèce devraient également payer pour le préjudice moral occasionné à la profession.
L'éthique est visiblement le talon d'Achille de la presse et des médias algériens. Il est impératif de panser cette plaie. Trop, c'est trop.
K. A.
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