Al Idhaa kama ra'AYtouha wa kama araha (La radio comme je l'ai vue et comme je la vois) de Khalifa Benkara est paru aux éditions Al Sayhi à Alger (2013)Khalifa Benkara a travaillé pendant longtemps, dans les années 1970 et 1980, à la Chaîne I de la radio algérienne (ex-RTA). Il présentait les grandes éditions et animait «la revue culturelle» qui était diffusée l'après-midi de chaque lundi. Khalifa Benkara prêtait aussi sa voix à la fameuse émission «Maghrib al chouoûb» (Le Maghreb des peuples), à travers laquelle le rêve d'une union maghrébine était à chaque fois évoqué.
L'auteur raconte avec passion l'histoire de la radio algérienne appuyant son récit d'anecdotes et de petites histoires qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement d'une radio d'Etat, n'ayant presque aucune marge de liberté.
Les écrits sur l'histoire de la radiodiffusion sont rares en Algérie. Peu de journalistes ayant exercé au 21, boulevard des Martyrs à Alger ont écrit leurs mémoires ou dévoilé des secrets, toujours bien cachés, sur la Radio algérienne, sur ceux, qui, par moments, avaient fait sa gloire, ou son déclin.
L'auteur revient sur les conditions de séparation de la télévision et de la radio en 1986, date de la mort officielle de la RTA. Depuis, l'appellation donnée à la radio étatique est ENRS, ENTV pour la télé.
Khalifa Benkara s'est attardé sur l'évolution des radios locales (régionales parfois). «Au début, la création des radios locales n'était pas un projet d'Etat, mais relevait d'une initiative individuelle, celle de Tahar Ouettar, alors directeur général de la radio.» Selon l'auteur, Tahar Ouettar voulait s'adapter à la concurrence des radios privées. A l'époque, en 1991, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait finalisé un projet de libération des ondes ! Projet vite enterré. La première radio régionale lancée était Radio Saoura à Béchar le 20 avril 1991 et la dernière radio locale ouverte est Radio Boumerdès le 5 juillet 2012.
L'auteur regrette l'absence d'études scientifiques sur le taux d'écoute de la radio algérienne. «L'Etat n'a engagé aucun sondage pour savoir ce que veulent les Algériens de leur radio en matière de programmes», a-t-il noté. Il a repris une étude réalisée par l'université Abdelali Rezagui d'Alger pour le compte de la Ligue arabe. Il en ressort que l'auditeur écoute plus la radio locale (48 %) que la radio nationale (36%).
Selon Khalifa Benkara, les salariés de la radio sont au nombre de 4000. Ce qui, à ses yeux, alourdit la charge financière de la radio. «La mission de la radio sera plus complexe dans le futur avec la concurrence et l'ouverture du champ audiovisuel», a-t-il prévenu. Il a pris soin de noter que pour créer une radio publique, il est nécessaire de consacrer au moins 40 millions de dinars «sans compter les charges de fonctionnement (téléphones, internet, électricité, eau) et la masse salariale». Il a relevé que «l'âge moyen» des moyens techniques de diffusion ne dépasse pas les 5 ans. «Une charge supplémentaire pour le budget de l'Etat, supportable aujourd'hui, mais rien que ça sera le cas demain», a-t-il insisté.
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Posté Le : 01/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com