La quête ardue du talent artistique à Oran

De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali

Le travail effectué par l'Association «le Libre Pinceau» en direction de la frange juvénile a été clôturé, cette année, par l'exposition, depuis le 1er juin, à la médiathèque d'Oran. des 400 'uvres réalisées par des enfants, dans le cadre du 11ème Salon national des dessins d'enfants. Commémoration du cinquantenaire de l'Indépendance oblige, «Le prix de la liberté» a été le thème imposé aux participants à ce concours national. «L'idée est de promouvoir le talent artistique des enfants, de leur procurer la joie de participer à une compétition sanctionnée par des cadeaux en fin de parcours», avait expliqué le président de l'Association, Nasreddine Bentayeb, lors des premières évaluations des travaux, effectuées il y a quelques mois, au siège de l'association, au centre-ville d'Oran.Pour rappel, ce concours, a vu la participation de plus de 1 200 élèves, âgés de 7 à 16 ans, venant de l'ensemble des wilayas du pays et les 'uvres d'une vingtaine de lauréats, choisis par le jury, ont été mises sous verre. Comme annoncé, les trois premiers ont été récompensés lors de la cérémonie, en présence d'une nombreuse assistance, composée d'enfants et de leurs parents. Cette manifestation culturelle, qui a bénéficié d'une relative médiatisation, est le fruit du travail accompli par l'association, dans sa quête des talents artistiques, chez une frange, qui ne se trouve pas tout le temps au c'ur des préoccupations des adultes, de trop rares associations palliant le désintérêt des pouvoirs publics. Si l'on excepte le Libre Pinceau et le Petit Lecteur - dont les efforts auprès des enfants sont visibles et reconnus par tout un chacun à Oran, très peu d'associations travaillent à la recherche et à la promotion du potentiel artistique qui peut sommeiller chez les enfants.De même, très peu de manifestations culturelles - pour ne pas dire aucune - offrent aux bambins la possibilité de découvrir les instruments de musique, le matériel de peinture et, plus généralement, tous les accessoires qui se rapportent aux arts, comme le fait le Libre Pinceau en permettant (parfois) aux enfants de «jouer à la peinture» sur des toiles géantes, dont certaines exécutées tout au long des onze années d'activité de l'association, tapissent les murs des locaux.Pour tout dire, hormis les deux associations et les efforts que les parents peuvent fournir de leur côté, l'offre artistique en direction des enfants est quasi nulle à Oran. L'école, seule institution à accueillir le plus grand nombre, ne daignant pas accorder à l'éducation artistique le même statut que les autres disciplines. Restent donc le travail insuffisant, même s'il a le mérite d'exister, de la société civile et les initiatives individuelles, qui pourraient provenir de quelque artiste, intéressé par la quête du talent sommeillant au fond des enfants. Ce qui est trop peu, convenons-en, pour espérer dénicher celles et ceux qui constitueront la relève de demain.