Algérie

«La question sécuritaire en territoire tunisien est un faux argument amplifié par la désinformation» Rencontre office national tunisien du tourisme et agences de voyage à Constantine



«La question sécuritaire en territoire tunisien est un faux argument amplifié par la désinformation»                                    Rencontre office national tunisien du tourisme et agences de voyage à Constantine
Photo : S. Zoheïr
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

L'hôtel Cirta a abrité en début d'après-midi de dimanche passé un déjeuner-débat organisé par l'Office national tunisien du tourisme dédié aux professionnels du tourisme, en l'occurrence les patrons d'agences de voyage de l'Est du pays.En préambule de sa présentation de la rencontre, M. Bassem O., représentant de l'Ontt en Algérie, a tout de suite tenu à souligner que l'idée essentielle était de recenser les difficultés qu'auraient eu à éprouver les touristes nationaux qui ont fait du pays voisin la destination de leurs vacances au cours de la saison 2012 en partant évidemment du principe qu'en raison de la modification du paysage politique en Tunisie depuis la fin 2010 la donne n'était plus la même.La question sécuritaire qui aurait pu être l'argument massue d'une désaffection des touristes à l'endroit de la Tunisie s'est toutefois avérée comme peu probable, voire non fondée dans la mesure où si effectivement la fréquentation des structures hôtelières durant la saison 2011 a effectivement chuté de 10% comparativement à 2011, celle de 2012 comparée à celle-là (2011) enregistre quand même l'appréciable augmentation de 34%. Autrement dit, une fois les premières inquiétudes passées et pour cause un climat instable qu'a eu à vivre l'Algérie voisine, les appréhensions ont, toutes proportions gardées, vite été évacuées. Sur cet aspect précis du constat, un manager d'agence ira plus loin dans le raisonnement en martelant «Que le risque de dangerosité pour la même période (2011-2012) est beaucoup plus élevé en Algérie qu'en Tunisie compte tenu des décès par noyade, accidents de la route et éventuelles agressions».Il y a lieu également de souligner le déficit flagrant de communication, voire de la désinformation en la matière sachant que la rumeur massacrante sur ce qui se passait sur les routes tunisiennes n'était à aucun moment recoupée par un travail de part et d'autre de la frontière comme si tout le monde se contentait de faits isolés et, malheureusement, amplifiés par l'imaginaire populaire. Une défaillance dont il n'est pas à exclure la responsabilité des agences et, pourquoi pas de leur manque de professionnalisme, sinon leur propension à ne penser qu'à faire des affaires que d'assurer le départ en villégiature d'une clientèle qui paie rubis sur ongle la prestation. Quelques intervenants ont interpellé le représentant de l'Ontt sur le fait que les prestataires tunisiens n'aient pas modifié leur prix en raison de la situation prévalant dans le pays. Une manière comme une autre plutôt inélégante de faire des affaires sur le dos de ces mêmes prestataires parce que la Tunisie traversait une période difficile. Or, il semblerait que contrairement à l'approche prédatrice de certains responsables d'agences de voyage, quelques prestataires
tunisiens auraient même décidé d'augmenter les coûts desdites prestations en raison du rétrécissement de la période des vacances
effectives compte tenu de la compression induite par le Ramadhan. Le représentant de l'Ontt confirmera qu'il n'était nullement question pour les prestataires tunisiens de brader leur label. En somme une réaction légitime.M. Bessam O. dira que la Tunisie a accueilli pour l'année en cours près de 6 millions de touristes venus de tous les horizons au moment où un tour opérateur algérien fournira le chiffre «très précis de 700 000 Algériens de janvier à septembre 2012 ».En marge de la rencontre, nous apprendrons que finalement toutes les opérations négociées entre les différents partenaires (Tunisiens et Algériens) se faisaient finalement au mépris de la réglementation et plus encore au mépris de la morale et tout autant des règles commerciales basiques. Ainsi, si l'idée ne risque effectivement pas d'effleurer n'importe quelle personne et pour cause parce qu'elle n'est pas envisageable à un tel stade d'échange entre Etats, il n'en demeure pas moins que la monnaie de tractation est le dinar national. Autrement dit, l'agence de voyage se fait payer en monnaie locale qui est ensuite échangée contre des devises sur le marché parallèle et sortie avec tous les risques possibles relatifs aux infractions liées à leur sortie du territoire sans déclaration pour permettre d'honorer les prestations des hôteliers et/ou agences de voyage tunisiens. Un étrange deal où la complaisance bat son plein compte tenu du mutisme observé par les pouvoirs publics, algériens sur des pratiques qui gagneraient à être normalisées sachant qu'il s'agit d'opérations commerciales qui sont bien loin d'être clandestines.C'est là un paradoxe'un vrai sur lequel tout le monde et plus particulièrement les ministères concernés (tourisme, finances) sciemment regardent ailleurs pour tout juste ne pas prendre leurs responsabilités.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)