Algérie

La question sécuritaire



L'Algérie connaît depuis quelques décennies, des hauts et des bas, dans la manifestation de plusieurs crises concomitantes qui s'alimentent mutuellement, renforçant l'une l'autre.
Il s'agit de :
- La crise politique pour le changement du régime politique autocrate, patrimonialiste et populiste, par un régime démocratique bâti sur la séparation des pouvoirs et appuyé sur des institutions fortes et efficaces ;
- La crise économique et sociale pour le passage d'une économie de rente, vulnérable, volatile et fortement dépendante des exportations d'hydrocarbures pour ses recettes budgétaires et de l'extérieur pour l'approvisionnement de sa population en produits de première nécessité ; vers une économie compétitive assurant le développement individuel et collectif harmonieux ;
- La crise sécuritaire avec des annonces rassurantes des autorités compétentes, régulièrement démenties par des attentats terroristes, mais aussi par la violence à l'arme blanche répandue dans les rues ;
- La crise culturelle par la recherche d'une place à l'identité, aux langues, à la religion et au projet de société qui se manifeste par la violence et la répression ;
- D'autres manifestations de crises liées à la mauvaise gouvernance : corruption, défaillance de l'Etat, perte de la morale collective, etc.
Je voudrais concentrer mon intervention sur la question sécuritaire.
Alors qu'il n'a même pas eu le temps de cicatriser les plaies de la colonisation, le peuple algérien se voit confronté une nouvelle fois à la cruauté et la barbarie
D'où la question : quel traitement pour l'après- terrorisme ' Faut-il traiter ces plaies par le souvenir ou par l'oubli ' Il y a des adeptes du souvenir et il y a des adeptes de l'oubli. Pour la tradition juive : 'Se souvenir est le secret de la Rédemption."
Le Coran enseigne le souvenir dans des circonstances et l'oubli ou le pardon dans d'autres : 'Et rappelle ; car oui, le Rappel profite aux croyants." Coran, 51-55. Mais aussi, 'Pardonne-leur donc, et implore pour eux l'absolution" Coran, 3-199 ou encore 'Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire est à Dieu" Coran, 42-40. Certains pensent qu'il n'est bon ni pour une nation ni pour un individu d'effacer le souvenir des aspects tristes et funestes du passé, et 'il est souhaitable de passer par un dur travail de deuil". Il y a également la conviction politique que cela permettra d'empêcher une répétition du mal. Par contre en Europe occidentale, la démocratie était largement fondée sur l'oubli, après la Seconde Guerre mondiale.
Si l'option pour le souvenir est retenue, il faut décider de quand se souvenir ' Immédiatement ou plus tard ' En regardant un passé difficile de trop près, ne risque-t-on pas d'empêcher la cicatrisation des blessures et alors d'aggraver la déchirure de la société ' Aura-t-on assez de recul par rapport aux événements pour comprendre leur signification ' Ne risque-t-on pas de céder à la passion ' Mais le report et l'illusion de l'amnésie ont leurs prix psychologique et politique.
Les victimes du terrorisme et leurs familles ont le droit moral de savoir par qui et comment les leurs ont souffert '
À jeudi prochain pour un espoir renouvelé par nos engagements. Entre-temps, débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les Algériens.
À la tentation du pessimisme, opposons la nécessité de l'optimisme !
A. B.


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