Algérie

La question sans réponse



Le message présidentiel lu devant le gouvernement et les walis lors de leur réunion conjointe de la semaine dernière n'en finit pas de faire couler beaucoup d'encre et de faire «phosphorer» sur les raisons qu'a eues Bouteflika de s'en prendre avec véhémence aux cercles qui selon lui s'emploient à saper la cohésion sociale de la nation et tenteraient de faire basculer le pays dans l'inconnu. La certitude qui s'est dégagée après sa sortie contre ces cercles est que ces derniers sont apparemment parvenus à constituer un péril pour le scénario que Bouteflika et le clan présidentiel s'apprêteraient à mettre à exécution pour l'élection présidentielle.La question qui reste sans réponse est de savoir qui sont précisément ces «prédateurs», ces «dormants» qui se sont subitement réveillés et s'agiteraient ainsi que ces «aventuristes» auxquels le chef de l'Etat a prêté le sombre dessein de vouloir ramener l'Algérie aux heures noires de la «fitna». Si le qualificatif «d'aventuristes» qu'il a employé prête à comprendre que Bouteflika a visé ainsi les chefs de l'opposition légale qui font battage contre le cinquième mandat et plaident pour une transition négociée et démocratique au vu de la vacance de pouvoir qu'ils estiment être advenue des suites du handicapant ennui de santé dont a été victime le chef de l'Etat, ceux de «prédateurs» et de «cellules dormantes» obligent à chercher ceux qu'ils désignent ailleurs que dans le landerneau de l'opposition partisane légale. Et c'est bien ce que des apprentis exégètes de la parole présidentielle se sont évertués à susurrer aux Algériens.
C'est ainsi que réagissant aux propos du président de la République, Amar Ghoul qui préside aux destinées de TAJ, une formation inconditionnelle dans le soutien à Bouteflika et au cinquième mandat, a affirmé qu'il les a tenus à l'endroit «d'anciens responsables politiques et militaires» dont il a qualifié le comportement de «provocation politicien» et qu'il accuse d'avoir «perdu» la boussole et chercheraient à faire «main basse» sur la présidentielle de 2019. S'exprimant sur le même sujet, Seddik Chihab, le porte-parole du RND, a fait de même en soutenant que Bouteflika a eu dans son collimateur «ceux qui mangent avec le loup et pleurent avec le mouton». Quant au ministre en charge des relations avec le Parlement, les cercles visés par le chef de l'Etat sont ceux des «ingrats» qui doutent et sèment le désespoir par leurs interprétations.
Ces apprentis exégètes ont fait confirmation qu'il existerait bel et bien une opposition au cinquième mandat à l'intérieur même du pouvoir dont l'ampleur et peut-être la capacité à faire obstacle à cette éventualité ont désarçonné Bouteflika et le clan présidentiel et que pour la neutraliser ils ont sorti la grande artillerie contre elle sous la forme d'un message présidentiel aussi virulent que menaçant à son égard. Mais qui sont au juste ces «anciens responsables politiques et militaires» qu'aurait mis en cause le président ' L'interrogation demeure et chacun lui apporte la réponse de ce qu'il croit savoir sur les gens qui peuplent le sérail du pouvoir.


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