Algérie

La question est à nouveau au cœur des débats


La question est à nouveau au cœur des débats
La question revient fatalement sur les devants de la scène : le taux de participation aux élections municipales sera-t-il marqué par un taux aussi faible que celui enregistré durant les toutes dernières législatives ' Les spéculations sont en cours et divergent entre les représentants du pouvoir plutôt enclins à rassurer et le reste des candidats pessimistes sur le sujet...Abla Cherif - Alger (Le Soir) - En fait, le débat latent semble cette fois-ci avoir été ravivé par les récents propos de Ouyahia lequel prédit un taux de participation nettement supérieur à celui des législatives.
Lors de la présentation du plan d'action gouvernemental, celui-ci a, en effet, déclaré que la participation citoyenne à ces élections «sera inévitablement plus élevée qu'aux dernières législatives» faisant savoir qu'il se basait sur une analyse sociologique de la situation. Dans le même contexte, il a tenu à rassurer sur le travail mené par les institutions dans le cadre de la transparence de même qu'il s'en est pris à toutes les voix qui s'étaient alors élevées pour imputer au pouvoir l'absentéisme ayant caractérisé les dernières élections.
Cet avis est donc partagé par Abdelmadjid Menasra, président du MSP (Mouvement de la société pour la paix), qui prévoit à son tour une «participation populaire plus importante que lors des législatives, sans que ce dernier dépasse les 50%», a fait savoir ce dernier en martelant qu'il s'agissait là d'une «certitude».
Menasra n'indique pas les raisons de son optimisme. Ennahdha va plus en détails dans son analyse. «Il s'agit d'un sujet d'actualité brûlante, commente Dhoubi, mais le problème de fond qui se pose est le suivant : les partis veulent naturellement donner un sens politique au scrutin en vue tandis que le pouvoir gère cet évènement d'un point de vue technique. La situation socio-économique et même culturelle ajoute à cette problématique. Il est vrai qu'il y a une certaine différence entre des législatives et des locales. Le premier évènement est connu pour ne pas susciter l'intérêt des citoyens. A travers le monde entier, les législatives n'enregistrent que de faibles taux de participation, car ce sont des élections sans enjeux. Il n'y a pas vraiment d'enjeux pour les locales non plus, mais si les citoyens se sentent concernés, qu'ils ressentent le sentiment d'avoir des droits citoyens alors ils participent généralement à des élections municipales pour faire valoir ces droits, et le taux de participation devient alors relativement plus important que celui des législatives. Malheureusement, nous ne sommes pas dans ce cas de figure. Les algériens sont complètement désintéressés par l'évènement, ils font face à des problèmes quotidiens très difficiles, les politiques, l'assemblée ne représentent rien pour eux, rien d'autre que des personnes ou des organismes qui s'affairent pour leurs intérêts. Donner un pronostic s'avère de ce fait très risqué, mais il est très probable que les algériens s'apprêtent à donner une autre leçon».
L'avis est partagé par Moussa Touati, président du FNA (Front national algérien). «Dans ce type d'évènements, dit-il, la famille, les amis et toutes les connaissances des candidats sont généralement prêts à voter, ce qui constitue un plus par rapport aux législatives. Parfois les partis eux-mêmes contribuent. Toutes ces données vont d'une certaine manière augmenter le taux de participation par rapport au dernier scrutin, mais je pense que cela ne sera quand même pas suffisant pour atteindre un taux respectable. La majorité des algériens n'est pas du tout concernée par cet évènement, les gens ont pris conscience, ils savent aussi que leurs voix peuvent être utilisées pour gonfler le taux de participation alors que le message qu'ils veulent adresser est clair : sanctionner le pouvoir et même les partis qui les ont décus en s'abstenant de voter».
Au Parti des travailleurs (PT), on estime que la situation n'a pas réellement évolué depuis le 4 mai dernier. «Les espoirs de changement tant attendus n'ont malheureusement pas encore eu lieu, nous sommes revenus à la case départ, et de la situation actuelle se dégagent à nouveau peu d'engouement et d'espoir, la crise est persistante et trop de questions se posent», commente Djoudi chef du groupe parlementaire du PT.
«Le fossé, dit-il, s'est creusé davantage, l'état d'esprit est resté au 4 mai car toutes les solutions entreprises ne sont pas durables, elles n'ont pas pu rétablir la situation économique, sociale, le message du 4 mai n'a pas été pris en considération». Assurance des uns, pessimisme des autres, les algériens s'apprêtent à délivrer un nouveau message aux dirigeants. De quelle nature sera-t-il finalement '
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