La question du Sahara Occidental enflamme de nouveau les relations entre Alger et Rabat

Nouvel épisode de fièvre entre Alger et RabatTout a commencé lundi par un discours, à l'occasion de la conférence africaine de solidarité avec le peuple sahraoui, prononcé à Abuja au nom du Président Bouteflika par le ministre de la Justice Tayeb Louh. Dans son allocution, le chef de l'Etat a plaidé la mise en place d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental suite aux violations massives constatées ces derniers mois, tout en appelant les autorités marocaines « à la retenue ». Très remontée, aussi bien par l'initiative de cette conférence que la teneur du discours du président algérien, l'agence de presse officielle marocaine lance une campagne d'une rare violence contre l'Algérie, relayée par une large partie des médias publics et privés et de la classe politique du Royaume. Une campagne vite perçue par Alger comme l'expression d'une position « officielle et hostile » de la part de Rabat.
La diplomatie algérienne réagit
Peu habituée à réagir à ce type d'échanges récurrents, par médias interposés, entre les deux pays, l'Algérie, par le biais de son ministre algérien des affaires étrangères M. Ramtane Lamamra, est fermement sortie de son habituelle réserve. Dans une déclaration faite à l'occasion d'une conférence de presse mercredi à Alger, le chef de la diplomatie algérienne a qualifié les attaques des médias publics et des partis politiques marocains « d'irresponsables et inadmissible». Une irritation algérienne qui s'explique par les appels « à la retenue », lancés quelques jours auparavant, par le même Ramtane Lamamra à l'adresse des médias marocains pour tempérer leur discours. Indisposé à son tour par les propos d'Alger, le Roi du Maroc Mohamed VI décide, jeudi, de rappeler son ambassadeur à Alger « pour consultations », une mesure lourde pour les relations déjà tendues entre les deux pays voisins.
Mesure injustifiée
L'Algérie prend acte « avec regret » de la décision « injustifiée» des autorités marocaines de rappeler leur ambassadeur à Alger, mais se retient de mesures réciproques dans pareilles situations, en maintenant son personnel en activité dans les différentes missions diplomatiques au Maroc, dans « l'espoir que cet épisode malheureux dans le cours des relations algéro-macoraines pourra être contenu dans sa juste dimension et être rapidement dépassé", est-il précisé dans un communiqué du ministère des affaires étrangères.