Algérie

La question de la semaine : Des prêches subversifs dans un lycée à Batna



Lors de notre passage dans la commune de T'kout, à 90 km au sud de Batna, nous avons été interpellés par les cris d'un cheikh faisant des prêches à haute voix à l'intérieur du seul lycée de la région, baptisé Commandant Mustapha Boucetta.Des prêches qui donnent froid dans le dos, qualifiés de «subversifs» par les résidents d'un établissement scolaire censé être un lieu de savoir. Est-ce normal ' C'était un lundi dans cette région des Aurès. Interrogé sur le sujet, un jeune du quartier nous informe que ce «n'est pas la première fois qu'il entend ces prêches à l'intérieur de ce lycée». «Ce sont des CD des cheikhs islamiques que l'administration passe parfois en haut-parleur pendant les récréations matinales.
C'est pour obliger les lycéens à les écouter. Ce n'est plus un lycée mais une niche islamiste !» s'indigne-t-il. «L'administration excelle surtout dans ses exigences vestimentaires. Plusieurs élèves ont été renvoyés pour leur coupe de cheveux ou leur style vestimentaire qui semblent ne pas être du goût de l'administration.
Elle interdit aussi tout contact entre les deux sexes pendant les récréations», témoigne un lycéen. Reçus par le vice-directeur, les réponses de ce dernier à nos questions étaient plus que «stupéfiantes» : «Dans les régions berbéristes comme T'kout, nous avons tendance à lier l'amazighité à l'athéisme et le racisme. C'est donc pour lutter contre ce fléau que nous avons décidé de faire écouter des versets du Coran aux élèves.
C'est juste pour lutter contre le racisme anti-arabe et pour leur rappeler que l'arabe est surtout la langue du Coran», confie-t-il. Et d'ajouter : «Imaginons que nous avons un voleur parmi nos élèves. Comment voulez-vous le guider vers le droit chemin ' Par Le Coran bien sûr !» Puis une femme entre dans le bureau et demande à le voir en aparté. A son retour, le vice-directeur a tenté de revenir sur ses déclarations. Joint par téléphone, le ministère de l'Education nationale a promis d'agir «contre de telles pratiques».


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