Algérie

La question chypriote et la normalisation israélo-arabe



Alger a abrité hier et avant-hier la 15e Conférence des ministres des Affaires étrangères d’une dizaine de pays du bassin méditerranéen. Contrairement aux autres membres présents, la Turquie, certes présente au Forum méditerranéen, serait la seule à avoir envoyé un représentant de son ministre des Affaires étrangères. D’après un expert algérien approché, l’absence du chef de file de la diplomatie turque s’explique par “la question de Chypre”. Mais, tout le monde sait parfaitement que le courant ne passe pas très bien entre la Turquie et la France — représentée à Alger par son ministre des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner — opposée à l’adhésion de ce pays à l’UE. Le même expert a également démenti l’information rapportée hier par le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hassan Zaki, selon laquelle des pays arabes tels que la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Autorité palestinienne et la Mauritanie “sont absents” à la réunion d’Alger. “Ces pays ne sont pas membres du Forum méditerranéen”, a-t-il révélé.
De son côté, Mourad Medelci a informé, hier, lors de sa brève allocution d’ouverture, qu’un dîner de travail a réuni, jeudi passé, les membres du Forum, élargi à deux invités, à savoir la Libye et la Slovénie, respectivement présidentes de l’UMA et de l’UE. Quant à la journée d’hier, consacrée au projet d’Union pour la Méditerranée (UPM), elle n’est pas parvenue à avoir le consensus ni à “prendre des décisions” sur l’adhésion à l’UPM. Cela, même si les pays membres du forum sont portés par “le même objectif qui vise à consolider le partenariat entre nos pays”. Pour M. Medelci, les “analyses” ou les “recommandations” d’Alger seront certainement “utiles pour faire avancer notre action commune dans la bonne direction et, en même temps, satisfaire nos ambitions et répondre aux aspirations de nos peuples”.
En marge des travaux, les représentants égyptiens ont fait preuve d’une grande disponibilité. En particulier M. Zaki qui a déclaré à la presse que, concernant la position vis-à-vis de l’État hébreu, “il y a des positions européennes très proches d’Israël” et qu’“il y a un groupe de pays du sud de la Méditerranée qui n’ont plus la même politique de soutien envers les Palestiniens, surtout ceux qui changent de gouvernements”. Refusant de citer les pays concernés, le jeune responsable égyptien a néanmoins admis que l’UPM “ne sera pas un forum de normalisation des relations avec Israël”.
Quant au ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, M. Messahel, la rencontre d’Alger s’inscrit dans le cadre d’un “processus de discussions et de dialogue”. “La rencontre a été extrêmement utile pour réfléchir ensemble et rapprocher les points de vue sur plusieurs questions, dont le développement des pays du Sud. Elle confirme la vision partagée, celle de faire de la Méditerranée une zone de prospérité et non pas de rupture”, a-t-il indiqué.


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