Algérie

"La question amazighe est l'affaire de tout un peuple"



Les 22 enseignants du département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud-Mammeri, réunis en assemblée générale le 13 décembre dernier, ont salué, dans une déclaration rendue publique hier, "la mobilisation des étudiants et des citoyens dans cette action de protestation contre une tentative de déni, preuve que la question amazighe est l'affaire de tout un peuple, nous condamnons avec la plus grande fermeté tant la tentative d'instrumentalisation et de diversion visant à détourner l'attention en créant de faux problèmes, que l'incohérence et autre inconséquence d'un système qui souffle le chaud et le froid" tout en précisant que "la présente déclaration, par laquelle nous exprimons notre désapprobation des demi-mesures, de l'opacité, de l'incohérence et des tergiversations, vise à éclairer autant que faire se peut l'opinion sur les vrais problèmes et à situer les responsabilités".Les signataires de cette déclaration estiment qu'"en tant qu'acteurs directs de la vie du domaine, nous tenons à attirer l'attention sur le fait que la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe suit son cours en dépit des difficultés et que le processus, mis en branle depuis peu, est irréversible", tout en insistant sur "la nécessité d'inscrire la généralisation de l'enseignement de tamazight, langue, littérature et civilisation, dans une perspective plus large, qui sera définie par la loi organique censée préciser le décret relatif au statut de la langue amazighe, promulgué il y a près de deux ans", tout cela pour aspirer à ce que "à terme, la généralisation réfléchie et progressive de l'enseignement de la langue amazighe soit en harmonie avec le développement de son usage dans la communication et dans d'autres secteurs tels que l'administration, la justice, etc".
Dans cette perspective, les mêmes signataires estiment aussi que "des textes de loi clairs et précis doivent être promulgués, des institutions, des instances doivent être mises sur pied, qui sont censés traduire sur le terrain la volonté politique de l'Etat de promouvoir la langue amazighe" tout en constatant avec regret que "sur ce plan, l'incertitude plane sur des projets pourtant névralgiques" tels que "le décret de promotion de la langue amazighe au statut de langue officielle (qui) a été promulgué en janvier 2016 mais qui, près de deux ans après, attend toujours son décret d'application", mais aussi "le projet d'académie de la langue amazighe qui tarde à voir le jour", "le projet de promotion des départements de langue et culture amazighes en instituts en vue de les doter de plus d'autonomie de décision", ainsi que "le projet du Centre national de recherche en langue et culture amazighes, dont l'infrastructure et les équipements seraient prêts à l'emploi", mais qui peine à "trouver preneur".
Mohamed HAOUCHINE


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)