Algérie

La quantité au détriment de la qualité


La quantité au détriment de la qualité
Interrogation - Comment expliquer le fait que, malgré toutes «les réformes» qui ont été initiées par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'Algérie occupe toujours la queue du classement '
A cette question, il faut dire que la réponse est aussi simple que logique. Au-delà des chiffres officiels concernant notamment le nombre d'étudiants inscrits chaque année, notre université peine encore à atteindre le niveau requis.
D'énormes efforts ont été consentis pour augmenter le nombre d'infrastructures et de places pédagogiques, mais beaucoup reste à faire pour gagner la bataille de la qualité. Mustapha Haouchine, directeur de l'enseignement supérieur au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a indiqué que «la bataille de la massification a été gagnée» en offrant des places pédagogiques à 1,2 million d'étudiants.
«Depuis trois ans, nous avons engagé la bataille de la qualité», avait-il déclaré, lors d'une récente intervention sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Mais peut-on réellement parler d'une bataille de la qualité qui a été engagée alors que des milliers d'étudiants sont toujours accueillis dans de très mauvaises conditions au niveau des résidences universitaires (hébergement et restauration) et dans des amphithéâtres surchargés au niveau de certains campus ' A présent, notre université ne semble avoir qu'un seul objectif : accueillir le plus grand nombre d'étudiants et ce, devant leur lieu de résidence. Une politique basée sur la quantité au détriment de la qualité. Est-ce vraiment la mission de l'université censée former des compétences et maintenir un lien entre les étudiants des quatre coins du pays '
Pourtant, dans un discours prononcé à l'ouverture de l'année universitaire 2010-2011, le chef de l'Etat a indiqué que «l'université est appelée aujourd'hui à accorder davantage d'intérêt à la qualité de l'enseignement pour atteindre les standards internationaux les plus élevés». Chaque année, des milliers de diplômés quittent l'université sans avoir acquis les connaissances nécessaires leur permettant d'avoir de réelles chances d'insertion dans le monde du travail. Ainsi, un nombre insignifiant de diplômés réussissent à trouver un emploi.
Cela renseigne sur la dégradation de la qualité de l'enseignement et l'absence d'encadrement dans nos universités. Selon certains spécialistes, le fait que nos universités ne soient pas gérées par des universitaires, a conduit à cette régression. «Le nouveau rapport de force, favorable à l'appareil administratif, fait qu'il y a actuellement un accaparement de la gestion administrative et pédagogique des cursus des étudiants, favorisé par l'importance des flux d'étudiants, la désorganisation et la marginalisation du corps enseignant », explique-t-on.
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