Algérie

La qualité de service fortement critiquée



«Tout est payant pour un service qui laisse vraiment à  désirer», déplore un citoyen de Béjaïa qui s'apprête à  prendre le bus pour rentrer chez lui, en ce samedi 27 novembre. Debout face au guichet réservé aux voyageurs de cette wilaya, notre interlocuteur se dit habitué à  ce genre de situation. «De toute façon, le dernier à  qui l'on pense dans ce pays est le citoyen. Personne ne pense à  ses conditions et à  son confort», déclare-t-il, en nous montrant du doigt les bancs aménagés par la direction de la gare aux voyageurs. «Ces bancs ne suffisent même par pour 100 personnes, alors que la gare en reçoit au moins 10 000 quotidiennement», lance-t-il. Ce point est critiqué par la majorité des personnes rencontrées sur place. «Celui qui est fatigué n'a qu'à s'asseoir par terre», proteste un jeune de Sétif qui vient d'arriver d'Oran. Outre le manque de bancs, les voyageurs protestent aussi contre la très mauvaise qualité de service assurée par les différents prestataires de la gare. Les restaurateurs et les gérants des cafés de la station ne pensent, selon les voyageurs, qu'à gagner de l'argent. «Ils pratiquent des prix excessifs. Mais les prestations sont médiocres. A cela, il faut ajouter la saleté qui entoure leurs commerces, dénonce Hakim, un jeune de Bouira. Ce dernier nous montre même des mûrs noircis et salis par le café, mais qui n'ont jamais été nettoyés. «Avez-vous l'impression d'être dans la plus importante gare routière d'Algérie ' Moi, en tout cas, j'ai honte de voir ce genre de situation», persifle-t-il. Mais, les souffrances des usagers de la gare routière ne se limitent pas uniquement à  cela. Ils dénoncent aussi la qualité de service assurée par les transporteurs. Si les exploitants de certaines lignes ont renouvelé leur parc en mettant à  la disposition des citoyens des bus confortables, beaucoup continuent d'exploiter des bus très vétustes qui font peur. «Il y a des transporteurs qui, en démarrant de la gare routière, ne savent pas s'ils vont arriver à  leur destination, tellement leur bus sont vieux. On dirait des tracteurs», ironise Mohamed, la cinquantaine.
«La tchipa pour remplir un bus»Â Â Â Â 
Comme les voyageurs, les transporteurs, eux aussi, se mettent à  pleurer. Ils s'élèvent contre les gestionnaires de la gare. Profitant de l'appel à  la grève lancé par l'Union nationale des transporteurs (UNAT) prévue pour le 30 novembre en cours, les opérateurs rencontrés dénoncent également ce qu'ils appellent «un abus de pouvoir». «Non seulement les frais d'accès au quai sont excessivement chers, mais nous sommes aussi obligés de donner la tchipa (une commission) au chef de zone pour remplir le bus. Si nous refusons de payer, nous repartirons le bus à  moitié vide et c'est une perte pour nous», explique un jeune transporteur de Béjaïa. Le stationnement devient aussi un calvaire pour les transporteurs. Une fois arrivés à  la gare, les bus doivent quitter aussitôt les lieux. «Les chauffeurs doivent se débrouiller pour stationner leur bus. A l'extérieur, la police leur retire les papiers et à  l'intérieur de la gare il n'y a plus de place. Pourquoi les responsables de la gare ne commencent pas par régler ce problème '» demande un transporteur.
A ce sujet, les responsables de la Société de gestion de la gare routière (Sogral) s'avouent impuissants. Mais ils promettent d'améliorer la situation avec la récupération d'un terrain de 3700 m2 appartenant à  la gare et qui a été loué à  un concessionnaire automobile. «Nous avons même un projet de construction d'un parking à  étages pour résoudre ce problème», précise le PDG de la Sogral, Boutrif Slimane. Selon lui, la société «a beaucoup investi pour assurer la sécurité des citoyens». «En comparaison avec d'autres gares du pays, celle d'Alger est la meilleure», dit-il.                       
 


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