Vieux routier de la Faculté des sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar, i il devient enseignant-chercheur. Il a bien voulu ouvrir grand son c?ur dans cet entretien qu'il nous a accordé. Abdelhamid Khodja parle de la situation qui prévaut présentement dans nos universités et ses répercussions sur l'avenir des étudiants. Un entretien qui coïncide avec le 40e anniversaire de la création de l'USTHB.-D'abord, qui est Abdelhamid Khodja et que pensez-vous de la journée commémorative du quarantième anniversaire de l'USTHB 'Je suis enseignant-chercheur à l'Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene d'Alger, plus précisément à la faculté d'Electronique et Informatique, où j'enseigne des modules qui ont un rapport avec l'électromagnétisme, supports de transmission et dispositifs micro-ondes. De plus, je prépare ma thèse de Doctorat dans ce domaine scientifique où je mène mes activités de recherches avec l'équipe Système Radiofréquence et Micro-onde au Laboratoire d'Instrumentation. En fait, personnellement, je ressens surtout la monotonie dans mon travail, étant donné que je considère cette journée semblable à celles qui ont précédé celle-ci.-Vous enseignez donc l'électronique et l'informatique. Quel constat faites-vous de l'évolution dans ces deux domaines 'Concernant les domaines de l'électronique et l'informatique, je pense qu'on se focalise surtout sur le développement de l'enseignement et de l'aspect pédagogique, eu égard à l'émergence du nouveau système LMD. Sachant que plusieurs options et spécialités sont récemment apparues mettant en évidence de nouveaux modules qui ont une relation avec les technologies récentes.-Justement, en abordant le système LMD, quelles sont les principales préoccupations de vos étudiants 'En fait, une fois qu'ils ont accès à cette faculté, et après avoir reçu leur diplôme de licence, les étudiants sont beaucoup plus préoccupés par le choix de la bonne filière en Master. Car il s'agit du sésame qui leur facilitera l'accès au travail après leurs cursus universitaire, ou bien cela leur permettra de poursuivre leurs études scientifiques en doctorat. Et, étant donné qu'il y a eu émergence de plusieurs options et spécialités, les étudiants demeurent indécis quant au choix de la spécialité idéale.-Quelle évaluation faites-vous de la qualité de l'enseignement universitaire en Algérie 'Malheureusement, la qualité de l'enseignement dans notre pays laisse à désirer, et je pèse mes mots. Cela est dû au fait que les meilleurs enseignants ont choisi de poursuivre leur noble métier à l'étranger, où ils sont plus respectés et mieux rémunérés.-La coopération avec les universités étrangères est une option souvent mise en avant. Avez-vous senti ses répercussions 'Oui, la plupart de nos travaux de recherches sont réalisés avec la coopération des universités étrangères. C'est indispensable pour être au même niveau scientifique et technologique que les autres institutions étrangères. D'ailleurs, la plupart des doctorants issus du nouveau système LMD vont en stage à l'étranger (en l'occurrence en Europe ou au Canada) afin d'acquérir de nouveaux savoirs scientifiques qui leur permettront de terminer leur thèse à temps. A titre d'exemple, pour ma part je prépare ma thèse de doctorat sous la tutelle d'un directeur de thèse français, un professeur émérite et très grand physicien natif de Toulouse, en France. Je suis en même temps co-dirigé à la faculté par une responsable de l'équipe de recherche (Système RF et Microonde) au sein du laboratoire Instrumentation.-Vous avez été d'abord étudiant à l'USTHB avant d'enseigner dans cette université. Quel sentiment avez-vous aujourd'hui 'Je ne vous cacherai pas qu'auparavant, quand j'étais étudiant, nous avions les meilleurs enseignants, ce qui m'a permis d'avoir quand même la base requise qui me permet de mener convenablement mon métier en tant qu'enseignant dans mon domaine scientifique. Et je n'ai pas regretté d'avoir étudié dans la plus prestigieuse université d'Algérie. L'USTHB a formé des enseignants et des chercheurs de haut niveau. Ce qui m'a permis de les côtoyer et de bénéficier de leurs expériences scientifiques et pédagogiques.-Il paraît qu'une large partie des étudiants a recours aux sessions de rattrapage, est-ce vrai 'Oui, effectivement, les étudiants sont de plus en plus nombreux à passer les rattrapages pour accéder à la classe supérieure.-Pourquoi ce phénomène 'Je pense que la raison principale qui les pousse à cela est le concept-même du LMD. En effet, ce système ne leur permet de passer qu'une seule EMD par semestre. Soit pour chaque module ils n'ont qu'une seule chance de l'avoir, ce qui les handicape et les incite à passer directement aux sessions de rattrapage, étant donné que les examens de synthèse n'existent plus dans ce nouveau système.-Vous avez sûrement suivi le scrutin du 17 avril 2014 ; quelle ambiance régnait dans les classes après l'annonce des résultats 'Effectivement, comme tout Algérien j'ai suivi avec attention le scrutin du 17 avril. Pour moi, les cours se sont déroulés le plus normalement du monde, comme si c'était un non-événement. D'ailleurs, il n'y a eu aucune discussion entre moi et mes étudiants sur le sujet de l'élection présidentielle. C'est un non-événement.
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Posté Le : 30/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sofiane Abi
Source : www.elwatan.com