Algérie

LA QUADRATURE DU CERCLE LIBERAL



LA QUADRATURE DU CERCLE LIBERAL
Le FMI persiste et signe : la crise n'est pas terminée et les lourds nuages de la récession se profilent à l'horizon européen. Dans son dernier bulletin du 24 janvier 2012, l'agence multilatérale de référence de l'économie globale libérale réaffirme les inquiétudes exprimées de manière itérative par sa directrice générale, Christine Lagarde. Pour le Fonds, «la reprise mondiale devrait marquer le pas et les risques augmenter ; la zone euro devrait connaître une récession modérée et le reste du monde un ralentissement».
Face à cette sombre perspective, l'agence recommande de mettre en place «un vaste ensemble de mesures… pour rétablir la stabilité financière», tout en évitant «de durcir trop rapidement la politique budgétaire». Dans cette mise à jour de ses «perspectives de l'économie mondiale», le FMI révise à la baisse ses hypothèses pour 2012 : la croissance dans les économies avancées devrait atteindre 1,2% seulement - une révision à la baisse de ¾ de point de pourcentage par rapport à la prévision de septembre dernier -, avant de remonter à 1,9%, ce qui reste faible, l'an prochain. Quant à la croissance mondiale, elle devrait atteindre 3,3% cette année».
La faiblesse de la croissance ne permet pas d'envisager la réduction du chômage qui prend des proportions extrêmement importantes. Comme en 2007/2008, le secteur bancaire européen est au c'ur d'une problématique de crise nourrie par l'érosion des marges de man'uvre publiques : la crise de la dette souveraine le démontre amplement. Peu d'économistes le contestent : la faiblesse du secteur bancaire européen pourrait constituer l'épicentre d'un séisme financier majeur.
Si l'inquiétude domine, les préconisations du FMI restent vagues et représentent une sorte d'énoncé de la quadrature du cercle libéral. Comment, en effet, rétablir les équilibres financiers publics sans que l'austérité ne mette en péril la croissance ' Dans son document, le FMI ne donne aucune indication clairement déchiffrable à même de résoudre ce dilemme. Mais, dans la pratique, les tristement célèbres «conditionnalités» du Fonds imposées aux débiteurs impécunieux, comme la Grèce aujourd'hui, ne changent pas et se résument dans la hausse indiscriminée des impôts et la réduction drastique du volet social du budget de l'Etat. Les pauvres supportent tout le poids de la crise sans que les mécanismes responsables des distorsions soient mis en cause.
Face à un risque de récession globale et de mutation de la crise, les grands prêtres du FMI ne proposent que leur formulation classique de rigueur aux Etats fragilisés. Il ne saurait être question pour les gardiens de l'ordre libéral de formuler des propositions globales pour réguler les marchés financiers à l'origine de la crise et susceptibles de mettre à mal les stratégies nationales de stabilisation et de lutte contre la récession.
L'agence de Washington, à la recherche de 500 milliards de dollars pour améliorer ses concours d'urgence aux pays en difficulté, reste donc bel et bien enfermée dans sa doxa. Ses mises en garde à l'adresse des Etats ignorent les implications dévastatrices de la spéculation financière globale. La fin de l'euro souhaitée par des spéculateurs notoires - le fameux George Soros ne s'en cache nullement - pourrait produire des développements très sérieux, le capitalisme occidental réglant traditionnellement ses crises majeures par la guerre.
Le FMI, qui sonne le tocsin en s'inquiétant de l'aggravation et de la propagation des turbulences de la zone euro, se garde bien d'identifier les causes réelles d'une crise qui trouve son origine dans l'éclatement de la mégabulle spéculative en 2008. A sa décharge, le FMI n'est pas seul à faire preuve d'un aveuglement idéologique aux conséquences incalculables.


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