La puissance économique moins concentrée dans les pays développés d'ici 20 ans (Christine Lagarde)

La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a estimé vendredi que les conditions étaient réunies pour que, d'ici 20 à 30 ans, la puissance économique soit beaucoup moins concentrée dans les économies avancées et beaucoup plus dispersée entre toutes les régions.Intervenant lors de la session plénière des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, qui se tiennent du 11 au 13 octobre à Washington en présence notamment du ministre des Finances, Karim Djoudi, la patronne du FMI a observé que si les économies émergentes et en développement contribuaient aujourd'hui pour près de 50% au PIB mondial, cette proportion passera à près de 70% au cours de la seule décennie à venir.
Avec la rapide expansion des classes moyennes de ces pays, les revenus par habitant vont se rapprocher entre pays, a-t-elle encore avancé.
Evoquant, par ailleurs, les principaux facteurs qui vont influer sur la croissance et la stabilité à travers le monde, elle a cité tout d'abord les changements démographiques à venir.
D'ici à 2030, le monde comptera 1,1 milliard d'êtres humains de plus qu'aujourd'hui, soit près de 9 milliards d'habitants dont 97 % vivront dans les pays émergents et les pays en développement, a-t-elle affirmé.
Alors qu'un (1) milliard de personnes auront 65 ans ou plus, cette évolution démographique et ses coûts intergénérationnels influeront radicalement sur l'éducation, les soins de santé, les retraites et les dépenses publiques.
Mme Lagarde a également cité la distribution du revenu comme autre facteur influent sur la croissance et la stabilité.
Aujourd'hui, a-t-elle constaté, les inégalités atteignent des niveaux qui n'ont jamais été vus depuis la création du FMI.
Dans beaucoup de pays, cela conduit à une frustration croissante et fragilise la cohésion sociale et politique, a-t-elle poursuivi.
C'est que la reprise en cours actuellement n'inverse pas cette tendance puisqu'elle reste trop inégale avec des chômeurs qui sont trop nombreux, a-t-elle regretté.
Mme Lagarde a aussi évoqué la préservation d'un environnement durable en prévenant que la hausse des températures moyennes accroissent le risque de catastrophes naturelles, l'irrégularité de la production agricole, et l'insécurité de l'alimentation et de l'approvisionnement en eau.
Dans beaucoup de pays, en particulier les plus pauvres, le réchauffement aggravera une situation déjà précaire.