La publication en France de caricatures sur le prophète Mohamed condamnée par des responsables cultuels

La publication en France de caricatures offensant le prophète Mohamed (Que le Salut soit sur lui) a été vivement condamnée mercredi par des responsables cultuels qui y voient une "autre » provocation à l'encontre du monde musulman après la diffusion il y a une semaine sur Internet de séquences d'un film islamophobe "L'Innocence des musulmans".
Pour le président de l'Observatoire français contre l'islamophobie, cette "énième publication provocatrice" par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo "ajoute de l'huile sur le feu » après la diffusion sur Internet de séquences d'un film offensant le prophète Mohamed.
"C'est un acte islamophobe de plus. J'invite la communauté musulmane en France à le traiter avec mépris et à ne pas lui faire la publicité qu'il ne mérite pas », a indiqué M.Abdellah Zekri à l'APS.
Aux yeux du recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, cette publication est une "initiative extrêmement dangereuse et même totalement irresponsable". "Nous condamnons bien entendu de la manière la plus vivre (ces) caricatures (à). Répéter, recommencer les mêmes âneries, les mêmes idioties, les mêmes calomnies, la même ignominie nous paraît plutôt relever d'un syndrome strictement psychiatrique" dans une période "où il y a des difficultés dans les rapports entre l'islam et l'ordre public", a-t-il déclaré à la presse.
Ce n'est pas la première fois que ce média publie des caricatures sur le prophète Mohamed. Il y a presque un an, des caricatures on ne peut plus provocantes à l'égard des musulmans et de leur prophète ont été publiées par le même média, ce qui lui a "valu » l'incendie de son siège parisien.
En 2007, il a été poursuivi en justice par la Grande mosquée de Paris, l'UOIF et la Ligue islamique mondiale pour avoir publié les caricatures danoises du prophète Mohamed.
Selon le cardinal André Vingt-Trois, président de l'épiscopat français, de telles caricatures vont "susciter la répulsion de beaucoup de croyants musulmans qui vont se sentir blessés dans leur foi et qui vont chercher des moyens d'exprimer leur mécontentement". "On ne peut pas dire n'importe quoi sous couvert de la liberté d'expression. Je pense que ce qui caractérise une démocratie, c'est qu'on puisse avoir recours à des moyens de droit pour obtenir réparation", a-t-il ajouté.
Le président du Crif (représentation juive), Richard Prasquier, a, lui, "désapprouvé" les caricatures parues dans Charlie Hebdo qui, dans le contexte de tension actuel, relèvent, a-t-il dit, d'"une forme de panache irresponsable".
Selon le ministère de l'intérieur chargé du culte, la France compterait entre 5 et 6 millions de musulmans et l'Islam y serait la deuxième religion après le Christianisme.