Malgré l'instruction ferme de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) sur l'arrêt sans délai des campagnes publicitaires de produits pharmaceutiques et de compléments alimentaires, certaines chaînes de télévision privées continuent à diffuser ces spots. Cet entêtement soulève plusieurs interrogations notamment sur le pouvoir de l'Arav à faire respecter les lois de la République.Rym Nasri ? Alger (Le Soir) ? Les publicités de produits pharmaceutiques et de compléments alimentaires continuent à tourner en boucle sur de nombreuses chaînes de télévision privées. Pourtant, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a été ferme. Il y a une semaine, elle a exigé des médias audiovisuels d'«interrompre immédiatement» les campagnes publicitaires destinées à promouvoir les produits pharmaceutiques et les compléments alimentaires. Elle précise à cet effet, que celles-ci, «requièrent des autorisations de la part d'autorités scientifiques compétentes».
L'implication de médecins ou de pseudomédecins dans la promotion de ces produits à travers des campagnes publicitaires diffusées sur des chaînes de télévision, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Pis encore, ces «praticiens» de la santé cautionnent l'utilisation de ces produits et donnent un avis favorable afin de convaincre les consommateurs. Des pratiques qui ont soulevé l'indignation du corps médical puisque, explique-t-on, ni le code de la déontologie ni l'éthique médicale ne l'autorise. Le Conseil national de l'Ordre des médecins algériens et le Syndicat national des praticiens de la santé publique ont ainsi appelé l'Autorité de régulation de l'audiovisuel à mettre fin à ces dérives. Ils s'inquiètent des informations «erronées» transmises par ces campagnes qui induisent les citoyens en erreur. Ils condamnent également tous ces «médecins» ayant pris part aux campagnes de publicité pour vanter les «vertus» de ces produits. Condamnant ces campagnes publicitaires «mensongères», l'Arav avait non seulement adressé un avertissement à tous les médias audiovisuels concernés, mais elle avait également ordonné l'interruption immédiate la diffusion de ces spots de publicité. Dans le cas de non-respect de ces consignes, elle s'est réservée le droit de recourir à des «mesures coercitives». Ces publicités explique-t-elle dans un communiqué, «ne respectent point les standards scientifiques, ni les règles juridiques et d'éthique de la publicité, mettant ainsi la santé des consommateurs en danger». Elle a appelé ainsi les citoyens à faire preuve de vigilance. L'Arav précise à cet effet, que la promotion ou la publicité pour ces produits impose de disposer d'«autorisations émises par les autorités scientifiques compétentes, conformément au protocole de soins, ainsi qu'au protocole d'exploitation défini par des conseils scientifiques agréés» puisque ce genre de publicité représente «un danger pour la santé publique et une violation de la loi et de l'éthique professionnelle médiatique et médicale».
Nonobstant le rappel à l'ordre de l'Arav, ces messages publicitaires continuent à ce jour, à être diffusés sur certaines chaînes de télévision. Il est à s'interroger sur cette résistance et sur le pouvoir de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel à faire respecter la loi concernant la publicité.
Ry. N.
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Posté Le : 18/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rym Nasri
Source : www.lesoirdalgerie.com