Algérie

La psychose malgré les assurances à Béjaïa


Des chaînes continuent en effet à  se former, partout, y compris là où la tension est supposée moindre, à  l'instar du chef-lieu de wilaya et des localités mieux loties, pourvues d'un réseau de distribution de gaz naturel. L'image la plus éloquente, voire la plus saisissante, est relevée à  hauteur de la station Naftal de Bir Slam, à  la sortie ouest de Béjaïa, où des dizaines de camions font la chaîne sur près de deux kilomètres, attendant fiévreusement d'être livrés, et ce, dans une ambiance détestable d'engueulades et de colère. Cette psychose a inévitablement produit des mouvements d'impatience et de désespoir, matérialisés par la coupure des routes par des citoyens en colère. Et l'ébullition a déjà dérivé en émeutes à  Souk El Tenine, vendredi après-midi, après l'obstruction par les habitants du carrefour central de la ville donnant accès à  Jijel et Sétif. Il a fallu l'intervention de la police, qui a usé de gaz lacrymogènes, pour les en déloger. Les officiels, qui se relaient sur les ondes de Radio Soummam, continuent pourtant à  marteler que «le produit est disponible mais n'arrive pas à  bon port» à  cause des accès difficiles et de l'encombrement des routes par la neige et les éboulis. Mais leur discours ne convainc pas à  cause des contradictions relevées dans leurs propos. Alors que l'argument de la disponibilité est servi avec force, notamment par le wali qui a fait cas d'une production quotidienne de 22 000 bouteilles contre 15 000 habituellement, le directeur de Naftal, a contrario, affiche une position moins réjouissante, préférant évoquer les contraintes de l'unité qu'il dirige, soumise, par delà la pression sociale, à  des difficultés d'approvisionnement en matière première. Les réceptions ont dû àªtre suspendues par voie maritime à  cause de la consignation des navires au port d'Arzew et se complique par voie terrestre en raison de l'état des routes, laissant supposer que les chaînes de remplissage n'ont pas tourné à  plein régime. Quoi qu'il en soit, il reste que le gaz butane, objet d'une demande exceptionnelle, fait cruellement défaut, notamment dans les régions montagneuses dont quelques-unes sont en situation de totale détresse, manquant certes de moyens de chauffage, mais aussi de vivres.
Du lait et du pain ont été livrés par les Scouts musulmans à  des habitants du village de Garet (El Kseur) et un mouvement de solidarité s'organise en direction de plusieurs hameaux enclavés, encore cernés par la neige. Pour autant, on ignore l'ampleur des sinistres autant que les besoins exprimés.
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