La protestation continue à l'hôpital pédiatrique de Canastel

De source médicale, on apprend que la contestation continue à l'EHS de pédiatrie de Canastel et risque de perdurer du fait qu'aucune solution n'est envisagée, du moins dans l'immédiat. Les seuls à faire les frais de cette situation sont les enfants malades. Ainsi, un enfant évacué en urgence n'a pu être pris en charge pour manque d'insuline. Du coup, ce sont des dizaines d'enfants malades, dont plusieurs proviennent de l'intérieur du pays, qui sont pénalisés et n'ont d'autre recours que de se rabattre sur les cliniques privées. Cette situation était prévisible et la sonnette d'alarme a été déjà tirée lors d'une assemblée générale tenue au début du mois d'octobre par l'ensemble des personnels médical et paramédical qui ont dénoncé le manque flagrant d'effectifs. Cela a été relevé également par le professeur Touhami, à travers ces mêmes colonnes, qui a même indiqué que certains services créés par les praticiens risquent de disparaître suite à des décisions d'affectation de leurs premiers responsables à l'issue du dernier concours de maîtrise d'assistanat. C'est le cas des spécialistes en hématologie, de gastro-entérologie et de nutrition pédiatrique. Le professeur Touhami, qui pour rappel a été l'un des spécialistes à avoir contribué au lancement de cet établissement, avait tenu à préciser que la création de ces services a été le fruit d'efforts conjugués entre pédiatres et les autres spécialistes qui ont fait dans la complémentarité pour des soins spécifiques aux enfants. Avec un tel capital expérience, ces spécialistes ont légitimement postulé au concours de maîtrise d'assistanat, réservé aux seuls hospitalo-universitaires. Ceci fait, ces praticiens se voient inexplicablement contraints d'opter pour une projection hospitalière en dehors de leur établissement d'origine. La raison invoquée est la non-ouverture de postes budgétaires pour les nouveaux chefs de services. Par conséquent, c'est l'EHS qui a été vidé de son personnel qui, affecté à la faculté de médecine, ne pouvait, paradoxalement, être d'aucun apport. Ce sont ces anomalies que dénoncent les protestataires qui comptent poursuivre leur mouvement du fait que tous les SOS lancés en direction de la tutelle ne semblent pas avoir eu les échos escomptés. Hier, alors que les personnels médical et paramédical observaient leur débrayage, un représentant de la section UGTA nous apprend que les 480 agents de l'établissement, tous corps confondus, n'ont pas encore reçu leurs salaires, versés auparavant tous les 6 du mois. «Si nos salaires ne sont pas virés d'ici jeudi, nous prendrons attache avec nos instances hiérarchiques pour prendre les décisions qui s'imposent», devait préciser le syndicaliste. «Avec l'éventualité de l'implication des autres corps dans ce mouvement de protestation, l'activité de l'EHS de Canastel sera totalement paralysée», soutiennent plusieurs grévistes approchés.