Algérie

La protestation à l'ordre du jour



L'instance suprême du Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES) s'est réunie il y a un mois et a décidé de mener un mouvement de protestation à  la rentrée sociale. Cette menace sera apparemment mise à  exécution, si les pouvoirs publics ne prennent pas en charge les doléances des enseignants du supérieur. «A l'unanimité, la base est pour un débrayage national. Certes, le choix de la date et la nature de notre grève n'ont pas encore été arrêtés, mais nous serons fixés sur ces points le 7 octobre, lors de la réunion du conseil national», a expliqué un responsable du CNES. Ce dernier a précisé que certains enseignants ont proposé la date du 5 octobre pour le début de la protestation, chose qu'a refusée la majorité, arguant que le 5 octobre coïncide avec la Journée internationale de l'enseignant. «Les enseignants ne veulent pas politiser leur problème. Nous avons des revendications socioprofessionnelles et nous exigeons leur règlement dans la transparence et loin de toute récupération», fera remarquer un syndicaliste. Le bureau national du CNES s'est réuni en session ordinaire ce week-end et a constaté, avec désolation et inquiétude, l'opacité et le retard dans la promulgation du régime indemnitaire des enseignants-chercheurs. Les membres du bureau se sont ainsi interrogés sur les véritables raisons qui ont présidé la mise en place d'un tel scénario, et ce, au moment où l'université algérienne a plus que jamais besoin de stabilité, pour qu'elle soit la véritable locomotive du développement national. Ce retard, selon le syndicat, est conjugué à  une défaillance dans la communication de la part des pouvoirs publics en général et de la tutelle en particulier. «Aucun contact n'est venu mettre fin aux spéculations récentes véhiculées par certains individus non crédibles et qui tendent à  semer le doute dans les rangs des enseignants-chercheurs et contribuer à  leur démobilisation», a soutenu Malik Rahmani, porte-parole du CNES. Ce dernier persiste et signe que le régime indemnitaire n'a pas encore été finalisé, et ce, contrairement aux informations données par certains individus. Dans ce sens, les responsables du syndicat demandent au ministère de tutelle d'ouvrir le dialogue avec les concernés sur le régime indemnitaire. S'agissant du problème de logement, le bureau national a demandé au département de Harraoubia d'intervenir pour relancer l'opération de vente et achat de 6000 logements, octroyés aux enseignants-chercheurs depuis 1998, et qui est bloquée depuis la fameuse circulaire signée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en août 2009, en rappelant que la loi permettant de déduire les loyers versés du coût final du logement prendra fin en décembre 2010. Réduction de 70% des postes de magistère Du côté des étudiants, la colère est aussi à  son comble. Les étudiants désirant s'inscrire au concours de magistère ont appris avec stupéfaction l'existence d'une nouvelle instruction émise par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Ces étudiants ont protesté la première fois contre la réduction de 70% de postes de magistère, et la deuxième fois contre l'exclusion du concours, les étudiants ayant eu recours durant leurs cursus à  la synthèse et au rattrapage. Un responsable au niveau du ministère qualifie cette décision de «logique», car elle entre dans le cadre de l'évolution des choses, notamment avec l'avènement du LMD.Le porte-parole du CNES appuie cet argument et parle d'une démarche cohérente. Seulement, M. Rahmani estime qu'il est impérativement important de trouver des solutions aux titulaires de licences de l'ancien système, d'autant plus que le système LMD sera généralisé à  toutes les universités du pays à  partir d'octobre prochain. La question qui se pose est de savoir si les étudiants diplômés de l'ancien système pourront accéder aux mêmes, facilement, que ceux ayant la nouvelle licence (LMD). «Si le ministère veut abandonner le magistère au -profit du mastère, il faudrait qu'il trouve des passerelles pour les étudiants ayant obtenu une licence dans l'ancien système et qui désirent faire un magistère»,a soutenu Rahmani.            


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