Algérie

La protesta est de retour



La protesta est de retour
Après les professionnels de la santé et les cheminots, les intendants de l'éducation observent à partir d'aujourd'hui une grève de deux jours pour revendiquer l'amélioration des conditions socioprofessionnelles.Le front social s'agite. L'accalmie qui a marqué la rentrée sociale en début septembre n'est que passagère. Le mois d'octobre risque d'être mouvementé. Les démons de la contestation se préparent. Après avoir constaté aucune réaction de la part des pouvoirs publics, les syndicats investissent le terrain pour exprimer leur ras-le-bol.
Les déclarations faites par le Premier ministre concernant la situation économique critique que traverse le pays après l'épuisement des ressources du Fonds de régulation des recettes et le recul des réserves de changes et la montée du taux d'inflation, ne sont pas des indices d'apaisement. Bien au contraire, le front social qui dénonce à chaque fois la dégradation du pouvoir d'achat ne va pas se taire. Après les professionnels de la santé et les cheminots, c'est au tour de l'éducation. Les intendants de ce secteur observent à partir d'aujourd'hui une grève de deux jours.
L'appel a été lancé par la commission des travailleurs des services économiques du secteur de l'éducation pour remettre sur le tapis ses revendications socioprofessionnelles. Devant le mutisme de la tutelle qui n'a pas daigné ouvrir un dialogue, le recours à la grève reste la seule option pour les intendants, a soutenu Mustapha Nouaouria, président de cette commission affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef).
Les grévistes réclament une meilleure classification professionnelle. Le syndicat espère donc obtenir «réparation de l'injustice avec le classement à la catégorie 8 de ces fonctionnaires. Le syndicat dénonce également l'anarchie qui a caractérisé l'opération de distribution du livre scolaire. Qualifiant cette opération de fiasco, les intendants accusent la tutelle d'avoir privilégié les opérateurs privés. Ils jugent que la marge bénéficiaire de 15% accordée aux libraires sur la vente des manuels scolaires est une consécration de cette discrimination, puisqu'ils ne touchent aucune indemnité pour le travail fourni. Ces derniers ont subi une pression à cause du retard accusé dans la distribution du livre scolaire.
Le syndicat revendique d'ailleurs une autre forme de distribution de la prime de solidarité, actuellement remise en argent liquide aux parents, avec tous les risques auxquels le personnel est exposé. Il compte tenir une assemblée générale la semaine prochaine pour décider des actions à entreprendre en cas de non-réaction de la tutelle. Les professionnels de la santé qui ont observé une grève la semaine dernière dénoncent les conditions de travail.
«Le manque de médicaments au niveau des différents services, le manque d'équipements, des conditions sanitaires déplorables et donc une prise en charge du malade 'déficiente'' qui provoque des agressions de la part des patients» précisent ces mêmes résidents.
Le Syndicat national des praticiens de la santé publique va tenir un conseil national extraordinaire le 12 octobre prochain pour débattre de la situation du secteur et décider du plan d'action à mener pour la rentrée sociale. Dans un communiqué rendu public hier le syndicat refuse que les professionnels de la santé soient le bouc émissaire de l'échec du système de santé. A Oran, les médecins résidents vont entrer en grève à partir de demain.
Les sanctions prises à l'encontre des sages-femmes et du médecin impliqués dans l'affaire du décès de la parturiente à Djelfa ont révolté les professionnels de la santé. Des sit-in et des protestations sont signalées au quotidien à travers les établissements de santé publique. Ces actions ne sont que les prémices d'une année mouvementée sur le front social. L'intersyndicale qui regroupe plus de 16 organisations syndicales compte intensifier ses contacts. Celle-ci tiendra une réunion le 28 octobre prochain pour examiner la situation au sein des différents secteurs et préparer sa riposte.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)