Les solutions
préconisées par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique pour prendre en charge le problème de l'équivalence des diplômes
obtenus par les étudiants de doctorat et magister inscrits à l'Institut des
études et de la recherche arabe du Caire et annoncées mardi dernier par le
directeur de la formation au MESRS, Mustapha Haouchine ne semblent pas avoir
satisfait ces derniers qui comptent poursuivre leur protestation et introduire
l'affaire en justice.
Dans un
communiqué rendu public jeudi, ces étudiants disent camper sur leur position
initiale en étalant les mêmes motifs que ceux expliqués au début de leur
mouvement avec notamment un sit-in de plusieurs jours devant l'ambassade
d'Algérie au Caire et l'entame d'une grève de la faim par une vingtaine d'entre
eux et dont plusieurs ont été transférés vers les hôpitaux cairotes, selon les
grévistes. Jeudi, ils étaient au 7ème jour de leur action et ils infirment les
propos tenus par le représentant du département ministériel de Rachid
Harraoubia qui déclarait que ces étudiants sont partis s'inscrire dans cet
établissement de leur propre gré. Les protestataires avancent l'inverse en
précisant qu'ils ont consulté les services concernés du MESRS avant de
s'engager, sinon comment expliquer le fait que depuis 1994, les mêmes diplômes
étaient reconnus par les autorités algériennes, en argumentant que cet Institut
est reconnu par le Conseil supérieur des universités et l'Association des
universités arabes, dont fait partie l'Algérie. Ils considèrent, par ailleurs,
que la décision du MESRS datant du 28 décembre 2008 est « une violation
flagrante de la Constitution de la République et une atteinte aux conventions
internationales dans le domaine de l'équivalence des diplômes ». Quant aux
conditions d'accès jugées « plus souples » par M. Haouchine, comparativement à
celles imposées dans les universités algériennes, les protestataires rappellent
que dans cet Institut, il est demandé d'obtenir de bons résultats durant les
deux premières années, pour prétendre à la poursuite du cursus. En plus, ils
considèrent que tous les travaux effectués par les étudiants algériens et
portant notamment sur les questions de développement économique dans le pays,
ont été adressés à la tutelle pour une éventuelle exploitation.
Devant « cette
situation de blocage engendrée par cette décision », les étudiants
protestataires comptent poursuivre leur sit-in devant la représentation
diplomatique algérienne dans la capitale égyptienne jusqu'à l'annulation de
cette mesure. Comme ils annoncent qu'ils comptent lancer une procédure
judiciaire avec le concours d'avocats et de spécialistes de droit
international.
Pour la genèse,
le Comité des étudiants algériens au Caire a déjà chargé un avocat algérien
agréé à la Cour suprême et a été appuyé par Ahmed Youssouf, directeur de
l'Institut de recherches et d'études arabe du Caire qui leur a promis de
désigner également un avocat égyptien, au titre de la solidarité avec eux pour
amener les autorités algériennes à faire machine arrière. Les étudiants ont
même tenté de rencontrer Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe,
pour lui exposer leur préoccupation. Le présent mouvement est le second du
genre après celui déclenché au début du mois de janvier dernier, lorsque des
centaines d'étudiants algériens avaient tenu un sit-in en signe de protestation
contre la décision du ministère de l'Enseignement supérieur annulant l'équivalence
accordée aux doctorats et magisters délivrés par l'Institut.
Il a fallu que la
situation se corse durant la semaine dernière pour que la tutelle sorte de sa
réserve en organisant une rencontre avec la presse pour expliquer les raisons
ayant conduit à cette décision. « Pas aussi simple », a rétorqué, Mustapha
Haouchine, le directeur à la formation au MESRS, selon le ministère qui
soutient que l'équivalence obéit à des critères rigoureux. Selon lui, si la loi
définit les cas d'équivalence pour le Bac et les diplômes de graduation, pour
ce qui est du magister et du doctorat, c'est une commission scientifique
composée d'experts qui a la latitude de se prononcer sur la validité du diplôme
».
Le même
responsable avait aussi annoncé qu'une commission allait traiter au cas par cas
les 60 dossiers soumis au ministère de l'Enseignement supérieur.
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Posté Le : 07/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com