Algérie

La protection, seul antidote Le scorpion sévit toujours dans les Hauts-Plateaux et le Sud



Nasser Hannachi

Au moins 50 000 morsures ont été enregistrées en 2012 en Algérie. La régression dans les cas de décès est manifeste à la faveur des mesures sanitaires mises en place (traitement et prévention). Mais le danger persiste et appelle un véritable arsenal d'éducation sanitaire pour dissuader l'animal à injecter son venin.
«Il ne pique que s'il est menacé.
Son venin conduit à la mort si l'urgence ne se manifeste pas dans les heures qui suivront l'attaque.» De là il y a vigilance à exprimer et oublier cette formule apaisante en sa première hypothèse.
Les piqûres de scorpions représentent un problème majeur de santé publique en Algérie. Tant par le coût de traitement que par celui de la perte humaine. Spécifiques aux wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud ces attaques mortelles à l'«andoctonus australis hector», spécimen inhérent aux régions du Maghreb, sévit toujours. Chaque année cette espèce y occasionne de multiples morsures létales. En 2012 le secteur de la prévention au niveau du ministère de la Santé faisait état de près de 50 000 morsures, dont la plus grande fréquence était enregistrée dans la wilaya de Biskra et de M' Sila avec respectivement 7 500 et 5 600 envenimations, causant une dizaine de décès. Avec l'installation des grandes chaleurs la crainte des populations exposées à cette agression scorpionique augmente. «Il est nécessaire d'apporter une sensibilisation sanitaire et préventive aux citoyens résidant dans les zones à risque. C'est le seul moyen de départ pour minimiser des cas graves, après une éventuelle morsure», explique une source médicale qui attire l'attention sur la présence nombreuse des scorpions en période estivale, notamment dans les sites rocheux et les habitations en pierre sans omettre les espaces désertiques.
Des consignes sont prodiguées aux citoyens avant chaque saison chaude.
«Il s'agit surtout d'éradiquer aux alentours des habitations des détritus pouvant servir aux scorpions de gîtes. Enduire les fissures des murs est aussi une opération qui doit se faire pour éviter à l'animal de s'y infiltrer», explique un cadre de la prévention.
Et d'alerter sur le scorpion :
«Il est actif en été durant la nuit.»
Ainsi d'autres mesures préventives en découlent et sont à suivre, basiques soient- elles mais peuvent éviter des cas de lésions avérées : «Il s'agit d'éviter de marcher pieds nus, notamment dans les localités infestées. Secouer ses vêtements avant de les enfiler et c'est le cas pour les chaussures.» Selon les scientifiques il existe de très nombreuses espèces de scorpions. Seuls quelques uns sont dangereux et provoquent annuellement près de 40 000 décès dans le monde. Du moins l'état en Algérie est dramatique étant données les statistiques fournies de temps à autre par la Protection civile. C'est ainsi que des campagnes de sensibilisations sont parties à la hausse pour prévenir la population «à risque» sur les dangers encourus.
La piqûre est très douloureuse et l'insecte aussitôt repéré. Si le nombre de morsures demeure élevé il n'en va pas de même avec le nombre de décès en baisse d'année en année et ce, de l'avis des gestionnaires de la santé, en raison du développement des méthodes de traitement et notamment des diverses campagnes de sensibilisations amorcées dans les lieux affectés.
Pour ce qui est des complications liées aux piqûres, les médecins les répartissent en trois stades de gravité manifestant divers signes dont la fièvre, les vomissements, mal à respirer, cyanose, crampes musculaire, etc.
Des spécialistes insistent sur les toutes premières conduites à tenir en cas de danger. C'est à dire de piqûre. Ils mettent au devant les caractéristiques du venin qui est thermolabile (propriété de substance à être détruite en présence d'une élévation de température). Dès lors préconisent-ils, «d'approcher une source de chaleur du point de piqûre sans se brûler». La méthode est simple avec l'utilisation d'une allumette, d'une cigarette,'Dans le cas contraire, car ce n'est pas systématique de disposer de générateur de chaleur, il est nécessaire de refroidir la zone atteinte au moyen de glace ou de sprays réfrigérants pour neutraliser le venin par fermeture des vaisseaux. Néanmoins la corporation médicale met en garde contre l'utilisation de l'aspi venin qui «pourrait altérer les vaisseaux par des succions et permettre donc au poison de se propager davantage». Quoi qu'il en soit ce sont des conseils préliminaires et efficaces pour minimiser le danger. Le mieux serait de se diriger sans attendre vers la structure de santé la plus proche.
N. H.


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