Le patrimoine
archéologique demeure encore, malgré l'attention accordée à cet héritage
historique depuis la constitution en 2006 de cellules spécialisées dans la
lutte contre les trafiquants de tous bords, livré aux pires exactions des
réseaux criminels, qui ont développé de nouvelles formes technologiques, à
travers la toile du net particulièrement, pour le vol des objets d'art. «1.798
pièces archéologiques, dont 230 remontant à l'ère préhistorique, ont été
saisies par les éléments de la gendarmerie nationale à travers les régions de
l'Est du pays, dans des affaires de contrebande et d'exportation illicite
d'objets culturels et historiques, où ont été impliquées pas moins de 42
personnes, toutes déférées devant les tribunaux».
Parmi ces
affaires traitées par la gendarmerie nationale, l'on relève le démantèlement au
mois de février dernier à Constantine, à l'issue d'une minutieuse enquête et
l'exploitation judicieuse de renseignements fournis par des parties bien
initiées au sujet, d'un réseau constitué de cinq personnes qui s'adonnaient à
ce trafic, ainsi que la saisie de 176 pièces archéologiques et 7 tableaux de
peinture ancienne. Parmi ces personnes arrêtés, «l'une a été écrouée lors de sa
présentation devant le magistrat instructeur, 2 inculpés mis sous contrôle
judiciaire, et les 2 autres laissées en liberté provisoire».
Le constat fait
hier par les spécialistes, notamment ceux appartenant aux corps de sécurité de
la gendarmerie nationale, la sûreté nationale, ou les douanes, dans leur
intervention à l'occasion de la tenue au palais de la culture Malek Haddad
d'une journée d'étude sous le thème «patrimoine et sécurisation», dont
l'organisation relève du musée national Cirta, déplore, toutefois, la défection
d'une culture de «l'objet archéologique» parmi les citoyens.
Dans ce sillage,
les représentants de la brigade de recherche de la gendarmerie nationale et de
la sûreté de wilaya ont tous deux souligné lors de leur allocution que «le
manque d'experts en matière archéologique, et autres techniciens, n'est pas
pour faciliter le travail des équipes d'intervention de sécurité sur le
terrain, qui restent parfois indécises quant à la définition ou la
détermination des pièces archéologiques saisies dans des opérations de
contrôle».
Aussi,
tiennent-ils à préciser, «l'absence de moyens de contrôle ou d'analyse assez
performants et rapides, permettant notamment de définir avec exactitude la
datation de l'objet archéologique». D'autres éléments qui freinent la lutte
contre le trafic des pièces archéologiques ont été soulevés par les
conférenciers, à l'exemple de «l'absence d'une carte technique, ou un
recensement exhaustif des objets d'art existant à travers les 465 sites
archéologiques répartis à travers le territoire national, et les 63 sites
naturels».
Mais, l'on ne
manquera pas de rappeler que la protection du patrimoine culturel, «totalement
délaissé» lors de la décennie noire, n'a connu un regain d'intérêt que
récemment et que beaucoup de choses doivent suivre pour atteindre une réelle
efficacité sur le terrain.
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Posté Le : 19/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com