La prostitution coloniale: Algérie, Tunisie, Maroc (1830-1962) de Christelle Taraud, Éditions Payot, Paris 2003

Quatrième de couverture

Une des premières choses que fit l'armée française en prenant Alger en juillet 1830 fut de réglementer la prostitution. Au final, ce fut un échec. Pourquoi? Que fut la violence sexuelle coloniale? Comment les femmes passées de la domination masculine à la domination coloniale se sont-elles adaptées? Et comment ont-elles fait pour maintenir un lien fort ­comme la religion par exemple- avec leur société d'origine tout en s'européanisant? Quels liens les indépendantistes entretenaient-ils avec les prostituées? Comment fonctionnaient les "quartiers réservés" et les fameux BMC, les bordels militaires de campagne? Quels étaient les fantasmes érotiques des soldats? Ce livre qui répond à toutes ces questions ­et à bien d'autres encore- constitue la première étude d'une telle ampleur chronologique (un siècle), culturelle et géographique (l'ensemble du Maghreb) sur ce sujet à la fois très complexe et très actuel. Abondamment illustré, se référant à de multiples sources, riche de notes d'une densité exceptionnelle, il explique ce que fut réellement la prostitution coloniale, qui étaient les personnes impliquées, et sur quels fantasmes elle reposait. L'auteur, docteur en histoire, spécialiste de l'histoire contemporaine du Maghreb, enseigne à la Columbia University of New York.