Algérie

La promesse de Boudjemaâ El Ankis



La promesse de Boudjemaâ El Ankis
La quatrième édition du festival national de la chanson chaâbi s'achève aujourd'hui au théâtre national Mahieddine Bachetarzi à Alger avec l'attribution des prix à neuf candidats parmi les trente engagés dans le concours. Dimanche soir, le public a découvert les voix de Djillali Benbouziane de Mostaganem, Djamel Sahouadj de Chlef, Achour Beddiaf de Annaba, Nassim Ouzegane de Miliana et Mohamed Benmokadem de Tipaza. Accompagnés par un orchestre chaâbi au grand complet dirigé par Mokdad Zerrouk et dans lequel Cheikh Namous, compagnon de longue date de El Hadj M'hamed El Anka, fait figure d'une véritable mascotte, Les quatre candidats évoluaient devant un jury dirigé par El Hadj Boudjemaâ El Ankis, 82 ans. « Il y a des candidats qui n'ont pas respecté le mizan(gamme) et d'autres qui l'ont bien respecté. Il y a des voix qui sont bonnes et qui ont de l'avenir », nous confie Boudjemaâ El Ankis, souriant et alerte, dans les coulisses du TNA. Selon lui, certains participants manquent de maîtrise dans l'interprétation. « Il faut continuer et il faut aider ces jeunes à mieux maîtriser l'art. Je suis prêt à les soutenir avec ce que je sais dans cet art. Rassurez-vous, je ne serais pas avare. C'est une promesse », ajoute l'auteur de Anaya Bejfak. Il est heureux de constater que la relève existe bel et bien dans l'art du chaâbi. « S'il n'y avait pas de relève, on ne serait pas là ! », dit-il. Vêtu d'une tenue traditionnelle mostaganémoise avec la fameuse chechia rouge courte et le pantalon testifa, Djillali Benbouziane, 42 ans, a été le premier à passer sur scène. Il a interprété une qcida de Lakhdar Benkhelouf Ya rassoul Allah ana khir shaabi avant de terminer avec Nebda kouli bissmallah. « J'ai une expérience artistique de 25 ans. J'ai appris à l'école de Nadi El Hilal El Thaqafi de la musique andalouse. J'y suis actuellement en tant que musicien, chanteur et formateur », précise Djillali Benbouziane qui insiste pour dire que le chaâbi est fort apprécié à Mostaganem.« C'est notre eau ! », appuie-t-il. Bientôt, un album de Djillali Benbouziane, édité par Belda music sera sur le marché, intitulé Sfinet lakdar. « Il y a du hawzi avec Hbibi nemchilou, des qacidate et des inqlabatte », précise l'artiste qui annonce la sortie dans les prochaines semaines d'un autre album Bechara, purement chaâbi. Achour Beddiaf, 33 ans, de Annaba observe que beaucoup de jeunes talents se cachent dans les quartiers parce qu'ils n'ont pas trouvé l'occasion de s'exprimer. « C'est grâce à ma fréquentation du milieu du chaâbi que j'ai entendu parlé de ce festival. D'habitude j'anime des fêtes de mariage et des concerts privés », dit-il. Elève à l'association Ochak El Andalous, Achour Beddiaf a perfectionné son art et son jeu d'instruments surtout le mandole. « J'ai appris à jouer la musique sur la guitare de mon frère », se rappelle-t-il. Il est fier de relever que les grands maîtres du chaâbi ont toujours vécu à Annaba. Il en veut pour preuve, El Hadj Mhamed El Anka qui a habité cette ville pendant plusieurs années. Face au public, Achour Beddiaf a interprété un mdih, Koul nour menour el hachemi kmel de Mbarek Essoussi. « Il faut qu'on se débrouille pour trouver les textes. Il faut 'naviguer' ! », dit-il. Nassim Ouzegane, 33 ans, de Miliana avoue que son ami Mohamed Saâdaoui l'a encouragé à participer au festival et lui a montré la procédure à suivre pour y accéder.Nassim Ouzegane a fait ses premiers pas dans l'art andalou dans l'association Ziriya de Miliana où il a joué du qanoun. « Après, j'ai tenté ma chance et je me suis orienté vers le chaâbi depuis quatre ans. J'ai ma propre troupe et j'anime souvent des fêtes de mariage », dit-il soulignant que Miliana regorge « de machayikh et de senaâ » du chaâbi et de l'andalou. « Si j'aurai des moyens matériels à l'avenir et si je trouve un bon parolier, j'éditerai des albums. Pourquoi pas ! », souligne Nassim Ouzegane. Il a pendant quinze minutes (temps imparti par le jury), interprété Ya el hwa rouht nselem de Mohamed Benmesayeb. Mohamed Benmokadem, 24 ans, de Tipaza a lui, choisi une qcida de Lakhdar Benkhelour Essmou fi el djena belkacem. Ce jeune artiste a une voix qui rappelle beaucoup celle de feu Abderrahmane Aziz. Natif de Sidi Ghiles, Mohamed Benmokadem active avec l'association Ceasaria de Cherchell. Aidé par son frère et par Djamel Megharia, Djamel Sahouedj, 45 ans, joue du chaâbi depuis le milieu des années 1970. Il maîtrise parfaitement le mandole. Mardi soir, il a interprété une qcida de cheikh Ouazzani, Mohamed zahwat bali. Hors concours, Mohamed Touzène a interprété Ya Taleb, une qcida gharami de Bensahla alors que Mustapha Boudchiche de Sétif a rendu hommage à Mohamed El Badji en reprenant certains de ses titres. Ce soir la finale aura lieu l'attribution des prix et les hommages seront rendus à Hadj Mrizek, Hassen Saïd et Amar Laâchab. La soirée sera animée par Abdelhamid Djelouadji de Skikda, Abdelkader Ghlamellah de Mostaganem et Liamine Haïmoun d'Alger. Toutes les informations sur le festival sont sur le blog de Abdelkader Bendamèche : www.fnc-chaabi.skyrock.com


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