La fameuse laitue de mer, ou ulve, recouvre deux espèces relativement proches : Ulva armoricana et Ulva rotundata. Ces végétaux invasifs se plaisent plus particulièrement dans les baies semi-ouvertes, pourvues d'un ou de plusieurs cours d'eau.
Comme tout végétal, l'ulve a besoin de soleil, mais aussi de deux nutriments : le phosphore et l'azote. Ce dernier se trouve au c'ur du problème et avec lui la question de l'agriculture intensive et de la surfertilisation des sols. Lessivant les nitrates des sols, les pluies printanières transportent ces nutriments azotés vers les zones littorales. La Bretagne est particulièrement touchée, à cause de sa forte concentration en zones agricoles.En elles-mêmes, les algues vertes ne sont pas nocives. Mais elles s'échouent sur les plages et commencent à s'y décomposer, formant une croûte blanchâtre sous laquelle l'hydrogène sulfuré (ou sulfure d'hydrogène) qu'elles dégagent est emprisonné. Dès qu'il y a rupture de la croûte, ce gaz nauséabond' mortel en cas de fortes inhalations ' est libéré. D'après les analyses effectuées par Air Breizh, organisme agréé pour la surveillance de la qualité de l'air en Bretagne, les émissions d'hydrogène sulfuré sur le littoral sont régulièrement supérieures aux seuils fixés par l'Organisation mondiale de la santé.L'ulve n'est pas la seule à provoquer des dégâts : Ostreopsis ovata sévit actuellement sur la Côte d'Azur. Cette algue, invisible à l''il nu, vit fixée sur les grandes algues. « Elle se retrouve parfois dans l'air, déplacée par les embruns de la mer et peut entraîner, par son inhalation, des troubles respiratoires, de la fièvre, une toux ou encore un rhume », explique un chercheur. Les symptômes diminuent en général en un jour ou deux, sans complications.D'origine tropicale, cette espèce est présente en Méditerranée depuis la fin des années 1990.L'Italie, l'Espagne ou l'Algérie ont, elles aussi, été touchées : plus de deux cents intoxications ont été recensées en juillet sur les plages d'Alger. Ostreopsis ovata a également été repérée en Nouvelle-Zélande.L'inquiétude plane, par ailleurs, quant à l'arrivée en Europe d'une microalgue bien plus toxique : Gambierdiscus toxicus qui pose depuis des années un énorme problème sanitaire sous les tropiques. Certains poissons infectés par cette algue sont susceptibles de provoquer un empoisonnement chez l'homme et sont donc interdits à la consommation.L'intoxication se manifeste par une très forte démangeaison, qui a donné à cette maladie le nom de « gratte ». En 2008, Gambierdiscus toxicus a été localisée en Grèce. Le réchauffement climatique est, encore une fois, la cause la plus plausible de cette migration.
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Posté Le : 09/08/2009
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com