Algérie

La profession soulagée



La profession soulagée
Beaucoup d'entre les artistes affirment que l'adoption du décret relatif à leur couverture sociale présage l'élaboration d'un statut. D'autres parlent carrément de « dignité retrouvée ». Le président du Conseil national des arts et des lettres, Abdelkader Bendameche, estime que la couverture sociale est une partie du statut de l'artiste. Pour lui, il est impossible d'imaginer le statut de l'artiste comme un code de la route ou un code de la famille. « Nous avons déjà commencé à mettre en place le statut de l'artiste. Si on a compris cela, on a tout compris. » Selon lui, « la première étape consistait à reconnaître l'artiste ; reconnaître son travail qui s'appelle l'art. Et l'art devient un travail, un métier ». Interrogé sur la cotisation à la Sécurité sociale de l'artiste, Bendameche a indiqué que la couverture sociale est une partie du statut. Il a affirmé qu'il y a beaucoup de gens qui travaillent sans être sécurisés. « La moindre des choses pour l'Etat, avant de travailler dans l'organisation professionnelle, est d'œuvrer d'abord à la reconnaissance de cet artiste et à sa sécurité sociale », a-t-il souligné. Le président du Conseil a confirmé que le recensement des artistes est en train de se faire. De son côté, le leader du groupe de musique kabyle Tagrawla, Belaïd Medjkane, indique que « l'entrée en vigueur du décret est une reconnaissance juridique qui permet aux artistes de jouir entièrement de leur droits ». Belaïd estime que ce décret a tardé mais « mieux vaut tard que jamais ». A ses yeux, « cette reconnaissance va permettre de travailler davantage et le niveau de l'art sera rehaussé ». Notre interlocuteur réclame toutefois une recherche minutieuse pour déterminer les vrais artistes et les autres. « Si on met tout le monde dans le même panier, le premier venu choisira de devenir artiste pour assurer son avenir. N'importe qui ne peut prétendre à un tel statut et devenir un artiste », a-t-il averti. Sadek Djamaoui de la légendaire troupe El-Bahara indique, pour sa part, que « le décret est en retard. Il était temps que les pouvoirs publics prennent en charge cette catégorie qui nous quitte souvent en silence ». Selon Sadek, « les artistes auront certainement du travail, à travers des programmations plus fréquentes ». Celles-ci, par les revenus générés, permettront aux artistes de s'acquitter de leurs cotisations auprès de la Casnos. Le décret représente, selon lui, « une bouffée d'oxygène pour les artistes ». Enfin, la grande comédienne, Chafia Boudraa, estime que c'est « une très bonne initiative du gouvernement et une grande reconnaissance pour les artistes ». « C'est leur dignité qui sera enfin retrouvée », nous a-t-elle confié, visiblement heureuse et rassurée.




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