La profession réorganisée Les guides touristiques sous contrôle de l'Etat

La question sécuritaire est l'une des priorités du secteur du tourisme. Pour pouvoir contrôler et responsabiliser les accompagnateurs de touristes (les guides), les pouvoirs publics ont décidé d'organiser la profession en octroyant des agréments. Désormais, les guides touristiques activeront sur la base d'un agrément qui sera délivré par la Commission nationale d'agrément des guides touristiques, évidemment en fonction de critères professionnels rigoureux. Et ce en application du décret exécutif 06-224 du 21 juin 2006 fixant les conditions de l'exercice de la profession de guide de tourisme. Hier, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani, a remis des agréments à une première promotion regroupant 50 guides touristiques, dont la plupart activent dans le sud du pays, ceci en marge d'une rencontre à l'hôtel Hilton. Le message du ministre était clair. « Ces agréments peuvent être retirés. La commission sera intraitable sur le plan de la moralité et surtout de la sécurité », a-t-il mentionné. « Vous devez être irréprochable, patient, disponible et rigoureux dans votre mission », a-t-il recommandé aux guides nouvellement agréés. Chérif Rahmani a rappelé que la première et la principale mission du guide est de rassurer le touriste, qu'il soit national ou étranger, « car généralement les touristes qui visitent notre pays arrivent avec des préjugés », a-t-il indiqué. Il dira en outre que la mission des guides est d'orienter efficacement les touristes, en leur indiquant les meilleurs circuits à emprunter pour éviter l'égarement. Chérif Rahmani a insisté sur la nécessité de prendre en considération la dimension sécuritaire. « N'est pas candidat qui veut pour exercer cette profession », a-t-il déclaré, tout en ajoutant que « le guide doit être discipliné, instruit, ayant un bon bagage linguistique et surtout être une personne de confiance ». Pour le ministre, la profession de guide est très sensible, d'où la nécessité de l'encadrer et de l'organiser pour, à la fois, éviter les dérapages, booster le secteur du tourisme et soigner l'image de marque de notre pays. Ainsi, cette activité sera réglementée et organisée afin de mieux la contrôler et surtout pour une meilleure maîtrise des mouvements des touristes, notamment dans le grand Sud. L'exercice de l'activité de guide de tourisme sera ainsi soumis à l'obtention préalable d'un agrément du ministère du Tourisme et à l'inscription au registre de commerce. L'examen du dossier est confié à une commission multidisciplinaire regroupant les représentants du ministère du Tourisme, ceux de la gendarmerie, les représentants du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales (DGSN), ceux de l'Agriculture, principalement de la Direction générale des forêts. La nouvelle organisation permettra aux guides touristiques algériens, qui sont aujourd'hui au nombre de 230 (permanents et saisonniers), d'avoir un statut. De même, l'Etat identifiera ces guides à travers les agréments afin de mieux les contrôler et de les responsabiliser sur la sécurité des touristes. Chérif Rahmani a affirmé le soutien de son département pour former ces guides à l'école du tourisme de l'Aurassi ainsi que par des voyages à l'étranger.